Kâlî est souvent vue comme une Sombre, Noire et Sauvage Déesse de la mort, et comme la destructrice du « pouvoir du temps éternel ». Cependant, pour ses fidèles, à la fois dans l’hindouisme et le Tantra, elle est bien plus et représente une Grande Déesse aux nombreux aspects, responsable de toute la vie, de la conception à la mort. Son culte consiste aussi bien en festivals de fertilité qu’en sacrifices (animaux et humains) ; et son initiation étend la conscience à travers de nombreuses voies incluant la peur, le sexe rituel et l’absorption de diverses drogues.
Une description très complète et poétique de Kali a été écrite par Pirsig qui écrivait : « Kali, la mère Divine, représente la totalité du plan physique. Elle est drame, tragédie, humour, et peine de la vie. Elle est frère, père, sœur, mère, amante et amie. Elle est le démon, le monstre, la bête et la brute. Elle est le soleil et l’océan. Elle est l’herbe et la rosée. Elle est notre sens de l’accomplissement et notre sens de l’action utile. Notre frisson de découverte est un pendant de son bracelet. Nos gratifications sont une tache de couleur sur sa joue. Notre sens de ce qui est important est la cloche sur sa cheville. La grande et séductrice, terrible et merveilleuse terre mère a toujours quelque chose a offrir », Pirsig, Zen in the Art of Motorcycle maintenance.
Bien que Kali soit adorée à travers l’Inde et le Népal, et même en Indonésie, c’est au Bengale qu’elle est le populaire, où nous trouvons aussi Kalighat, son plus fameux temple juste en dehors de Calcutta. (Considérant que Calcutta est simplement la forme anglicisée de kaligata, la cité a reçu son premier nom de la Déesse.). Il a été dit que Kâlî est « la divine Shakti représentant à la fois les aspects créateurs et destructeurs de la nature », et en tant que telle elle est une déesse qui donne la vie et apporte la mort. Vêtue seulement du voile de l’espace, sa nudité bleu-noir symbolise la nuit éternelle de la non-existence, une nuit qui est libre des illusions et de la différenciation. Kali est ainsi la pure et primale réalité, l’ordre enveloppé, le vide sans forme riche de potentialités. Avec le temps Kali est devenue une figure si dominatrice dans le panthéon indien, que de nombreuses déesses lui ont été assimilées, et elle a elle-même englobé un nombre toujours croissant d’aspects et de manifestations.
De nombreux d’entre eux, par exemple les bien nommés « Cent Noms de Kâlî », sont des noms commençant par la lettre « k ». Dans leurs traductions ces noms définissent la Déesse plus intimement et plus directement qu’aucun exposé intellectuel ne pourrait le faire. Les Cent Noms apparaissent dans l’adyakali svarupa stotra, un hymne à Kali qui fait partie du Mahanirvana Tantra.
Ce qui ressort de la lecture de cet hymne, c’est la vision de Kâlî dans une variété d’aspects complètement différents. Nous découvrons Kâlî comme une révélatrice, une bienfaitrice et dans le corpus de l’école de Tantra Kula, leurs enseignements, présentent Kali comme une aide pleine de compassion, une destructrice du mal, de la peur, de la fierté et du péché. Kali comme une jeune, belle, sensuelle et attirante femme. Kali comme incarnation du désir et libératrice du désir, comme une femme libre se réjouissant et se laissant réjouir. Kali prenant part à la consommation de drogues et aphrodisiaques (camphre, musc, vins). Kali qui se réjouit et encourage la célébration des jeunes femmes (avec vins, drogues et jeux sexuels). Kali comme Reine de la cité sacrée de Vanarasi (Bénarès) et comme amante, aimée et dévoreuse de Shiva ( le Seigneur de cette cité). Kali la changeuse de forme (assumant n’importe quelle forme selon son vœu). Kali à l’apparence terrifiante, portant une guirlande d’os et utilisant un crâne humain comme calice. Kali la nuit noire, mère et destructrice du temps, comme le feu de la dissolution des mondes.
Vous pouvez lire une traduction de cet hymne dans Hymn to the Goddess de Sir John Woodroffe (1913). Une traduction révisée (1927) est donnée dans La Grande Libération (Le Mahanirvana Tantra). Bien que ces éditions aient le bénéfice d’inclure les 100 noms de Kali en sanscrit, elles ne peuvent se comparer en facilité de lecture et en honnêteté de traduction avec l’hymne publié par Philip Rawson dans son Art of Tantra (1973, page 131).
Kâli. Rufus C. Camphausen. Texte original sur All Things Yoni. Traduction/adaptation : Frater Eradikator (Amorgen Dubhart).
Par Rufus C. Camphausen
Kâlî est souvent vue comme une Sombre, Noire et Sauvage Déesse de la mort, et comme la destructrice du « pouvoir du temps éternel ». Cependant, pour ses fidèles, à la fois dans l’hindouisme et le Tantra, elle est bien plus et représente une Grande Déesse aux nombreux aspects, responsable de toute la vie, de la conception à la mort. Son culte consiste aussi bien en festivals de fertilité qu’en sacrifices (animaux et humains) ; et son initiation étend la conscience à travers de nombreuses voies incluant la peur, le sexe rituel et l’absorption de diverses drogues.
Une description très complète et poétique de Kali a été écrite par Pirsig qui écrivait : « Kali, la mère Divine, représente la totalité du plan physique. Elle est drame, tragédie, humour, et peine de la vie. Elle est frère, père, sœur, mère, amante et amie. Elle est le démon, le monstre, la bête et la brute. Elle est le soleil et l’océan. Elle est l’herbe et la rosée. Elle est notre sens de l’accomplissement et notre sens de l’action utile. Notre frisson de découverte est un pendant de son bracelet. Nos gratifications sont une tache de couleur sur sa joue. Notre sens de ce qui est important est la cloche sur sa cheville. La grande et séductrice, terrible et merveilleuse terre mère a toujours quelque chose a offrir », Pirsig, Zen in the Art of Motorcycle maintenance.
Bien que Kali soit adorée à travers l’Inde et le Népal, et même en Indonésie, c’est au Bengale qu’elle est le populaire, où nous trouvons aussi Kalighat, son plus fameux temple juste en dehors de Calcutta. (Considérant que Calcutta est simplement la forme anglicisée de kaligata, la cité a reçu son premier nom de la Déesse.). Il a été dit que Kâlî est « la divine Shakti représentant à la fois les aspects créateurs et destructeurs de la nature », et en tant que telle elle est une déesse qui donne la vie et apporte la mort. Vêtue seulement du voile de l’espace, sa nudité bleu-noir symbolise la nuit éternelle de la non-existence, une nuit qui est libre des illusions et de la différenciation. Kali est ainsi la pure et primale réalité, l’ordre enveloppé, le vide sans forme riche de potentialités. Avec le temps Kali est devenue une figure si dominatrice dans le panthéon indien, que de nombreuses déesses lui ont été assimilées, et elle a elle-même englobé un nombre toujours croissant d’aspects et de manifestations.
De nombreux d’entre eux, par exemple les bien nommés « Cent Noms de Kâlî », sont des noms commençant par la lettre « k ». Dans leurs traductions ces noms définissent la Déesse plus intimement et plus directement qu’aucun exposé intellectuel ne pourrait le faire. Les Cent Noms apparaissent dans l’adyakali svarupa stotra, un hymne à Kali qui fait partie du Mahanirvana Tantra.
Ce qui ressort de la lecture de cet hymne, c’est la vision de Kâlî dans une variété d’aspects complètement différents. Nous découvrons Kâlî comme une révélatrice, une bienfaitrice et dans le corpus de l’école de Tantra Kula, leurs enseignements, présentent Kali comme une aide pleine de compassion, une destructrice du mal, de la peur, de la fierté et du péché. Kali comme une jeune, belle, sensuelle et attirante femme. Kali comme incarnation du désir et libératrice du désir, comme une femme libre se réjouissant et se laissant réjouir. Kali prenant part à la consommation de drogues et aphrodisiaques (camphre, musc, vins). Kali qui se réjouit et encourage la célébration des jeunes femmes (avec vins, drogues et jeux sexuels). Kali comme Reine de la cité sacrée de Vanarasi (Bénarès) et comme amante, aimée et dévoreuse de Shiva ( le Seigneur de cette cité). Kali la changeuse de forme (assumant n’importe quelle forme selon son vœu). Kali à l’apparence terrifiante, portant une guirlande d’os et utilisant un crâne humain comme calice. Kali la nuit noire, mère et destructrice du temps, comme le feu de la dissolution des mondes.
Vous pouvez lire une traduction de cet hymne dans Hymn to the Goddess de Sir John Woodroffe (1913). Une traduction révisée (1927) est donnée dans La Grande Libération (Le Mahanirvana Tantra). Bien que ces éditions aient le bénéfice d’inclure les 100 noms de Kali en sanscrit, elles ne peuvent se comparer en facilité de lecture et en honnêteté de traduction avec l’hymne publié par Philip Rawson dans son Art of Tantra (1973, page 131).
Références :
Rawson, Philip. The Art of Tantra. London : Thames & Hudson, 1973
Woodroffe, Sir John (a.k.a. Arthur Avalon). Hymns to the Goddess and Hymns to Kali (1913).
Wilmot, WI : Lotus Light, 1981
Woodroffe, Sir John (a.k.a. Arthur Avalon). The Great Liberation (Mahanirvana Tantra, 1927)
Madras, India : Ganesh & Co, 1985 (RCC)