Peut être librement piraté, distribué, fumé. Après lecture, il est préférable que ce texte soit abandonné dans une église ou dans le hall d’une « company ». Aucun sortilège ne sera jeté si vous ne le faites pas, mais sait-on jamais…
All Rites Reversed – Tous Rois Renversés.
17
Quelques Explications de Base.
En guise de remarque préliminaire, le processus de la pensée qui est décrit ici s’est abreuvé à diverses sources ; la première étant, bien sûr, les livres de science-fiction cyberpunks, la seconde la Zone Autonome Temporaire de Hakim Bey, ouvrage auquel nous ferons référence par la suite sous l’acronyme de TAZ. Mais avant d’aller plus loin, je demanderai au lecteur de me faire une faveur : avant de lire notre texte, mettez de côté tout préconçu que vous pourriez avoir concernant « l’anarchie » ou le « chaos ». La théorie du chaos, ainsi que ses applications scientifiques, démontre que le chaos est le fonctionnement aléatoire de certaines variables, au sein du monde que nous connaissons, pouvant créer des changements radicaux. Le « chaos » et « l’anarchie » ne sont pas un ; bien que le véritable Anarchiste Spirituel préférera qu’ils le soient. Les variables aléatoires, bien sûr, peuvent être considérées comme étant de la « volonté libre » – le pouvoir de l’homme à vivre avec ce hasard comme s’il en faisait partie. Il se peut qu’un « esprit libre » ne soit pas totalement aléatoire, mais il l’est, en essence, lors de ces moments critiques qui font que ses actions sont bien plus difficiles à jauger à moins de percevoir la totalité du temps dans lequel il se meut.
An*ar*chie
Pluriel : an*ar*chies
– Absence de toute forme d’autorité politique.
– Désordre politique et chaos.
– Absence de tout principe coercitif ou cohésif.
Si nous regardons de plus près cette définition, nous voyons qu’il y a divergence dans ses termes. J’ai le plus grand problème avec les deux derniers qui ne sont que des concepts basés sur un ensemble de préétablis culturel. Le premier veut que si une figure centrale philosophique ou gouvernementale fait défaut alors tout aille de travers. Cette là une position assez idiote si l’on considère que nous avons connu, tout au long de l’histoire, une succession de cultures tribales sans aucune forme de gouvernement, ce qui était bien jusqu’à ce que l’homme blanc arrive et décide de foutre le bordel en imposant sa vision du monde.
Laissez-moi vous poser une question. Tous les jours vous vous asseyez sur une chaise. Si je retire la chaise, où pensez-vous pouvoir poser vos fesses ? Sur le sol. Prenons le même concept et appliquons-le au gouvernement : si nous enlevons le gouvernement, que feront les hommes ? Les hommes, dans leur grande majorité, se gouverneront par eux-mêmes. De la même manière que nous le faisons tous les jours ; bien sûr, il y en aura toujours certains pour menacer ces principes de base.
OK, mais qu’est-ce que cela nous apporte ? Comment bossons-nous sur et avec ce concept, et si nous le faisons, en quoi nous est-il pertinent ? Je crois, pour ma part, qu’il l’est ; mais, je ne doute aucunement que d’autres ne soient pas d’accord. Tout d’abord, l’idée de « révolution » doit être rejetée et c’est là une clé du concept d’anarchie. La révolution, lorsqu’on l’analyse au niveau historique, aboutit toujours à des systèmes de gouvernement plus oppressifs encore. De toute évidence, nous n’en avons pas du tout besoin en ce moment, en dépit des problèmes que certains (dont moi-même, par exemple) peuvent avoir avec le gouvernement actuel.
Voilà ce qui m’a mené à la TAZ de Hakim Bey. La TAZ n’est pas basée sur un besoin, ou même sur un idéal de révolution, mais sur une insurrection périodique ou perpétuelle. En quoi est-ce différent ? L’idée de révolution signifie un remplacement immédiat du système de gouvernement – ceci nous mène alors à la magnifique trahison de la philosophie et à l’émergence d’une forme de gouvernement encore plus tyrannique. À la seconde où cela arrive, l’idéologie de la révolution est circonvenue.
L’insurrection, d’un autre côté, n’a pas besoin de la révolution ; elle a seulement besoin de participants volontaires qui, après une brève période, retourneront à la quasi-normalité de leur vie de tous les jours. L’insurrection éclate normalement lorsque les gens sont simplement fatigués de la manière dont les choses se passent et décident de lever le poing vers le gouvernement. Cependant, vous avez dû vous rendre compte de l’accent que je mets sur le gouvernement – qu’est-ce qu’un Magicien en a à battre de la politique ? Ce que nous devons réaliser c’est que le Gouvernement et la Religion Organisée ne sont que les deux facettes d’une même réalité : le Contrôle. Le Contrôle avec un grand « c ».
L’hérésie est un mode de résistance sociale ; vous et moi, aux yeux des religions organisées nous ne sommes que des anarchistes occupés à bouffer leur philosophie. La racine du mot hérésie vient du latin « haeresis » qui signifie « choisir ». Notre complot contre eux tous c’est le choix pour nous-mêmes. Prenez un moment pour considérer cela. Nous avons choisi pour nous-mêmes…
Nous avons court-circuité leur contrôle sur nous et nous avons réalisé que nous avions les moyens et la technologie, la spiritualité aussi, de faire ce qu’ils prétendent faire. Nous sommes leurs plus grands et leurs plus puissants ennemis, car, tout simplement, nous n’avons pas besoin d’eux ; la même chose s’applique à l’État, ce qui nous rend tout aussi dangereux…
La Technologie ou Pouvoir de l’Audience.
Comment cela peut-il s’appliquer à la technologie ? Ne sommes-nous pas tous aujourd’hui nourris de la même merde ? La réponse est oui et non : il y a de nouvelles technologies auxquelles nous pouvons nous atteler. Le fait que ceux qui proclament vouloir créer une « Nation Satanique » n’aient pas commencé à utiliser ces technologies est, en réalité, un fâcheux oubli. Nous vivons aux jours où le Net a altéré tout ce qui fut et il promet de le faire encore… Et encore, et encore, et encore…
Sois prête, bébé, le commencement de la fin de notre manière de vivre est là. J’ai lu le Neuromancer de Gibson en 1997 et je suis immédiatement tombé amoureux de l’idée ; je ne suis pas technophobe, et voilà pourquoi vous avez la joie de lire ce que je vous raconte en ce moment. Je ne peux qu’espérer que certaines conclusions et considérations que je déploie ici seront d’un certain intérêt pour ceux qui désirent changer le bordel ambiant.
Comme l’audience, nous avons déjà commencé à prendre le contrôle des canaux de distribution. Nous pouvons à présent, avec une certaine facilité, télécharger tout ce que nous voulons… Gratos. Les gens râlent et gémissent contre le « piratage » mais ils ne peuvent réaliser que nous vivons déjà selon le principe anarchiste de la piraterie. Dès leur apparition au Moyen-âge, les pirates, principalement des corsaires musulmans ou maures, sont les premiers capitalistes aux yeux de l’Histoire.
Ceci, à nouveau, remonte à la TAZ. Bey a dit que le « contenu anarchique du web » était capable de créer un front uni contre les médias. Il y a quelques années, une nouvelle édition de la TAZ fut publiée par Autonomedia – son premier distributeur (en dépit du fait que le livre est sous l’Anarchist Anti-copyright Act et qu’il peut donc être librement distribué) – et dans son introduction, il discute de la manière dont le web a échoué. Il a été bradé et acheté !
Mais, attendez… Les nouvelles technologies du web n’ont-elles pas libéré de vastes espaces pour que nous y vivions libres ? La jeunesse révoltée contre la RIAA et la MPAA, contre HADOPI et ses sbires infâmes, n’a-t-elle pas foutu un tel bordel qu’ils sont aujourd’hui obligés de poursuivre en justice un gamin de 12 ans ? La réponse est : oui. À nouveau, la jeunesse anarchiste a pu libérer ce qu’elle désirait : de la bouillie sonore et des millions d’heures de spectacles ineptes et fades. Mais, comme dans nos jeunes années, lorsque nous volions la confiture sur l’étagère dans la cuisine, on commence par s’emparer de l’accessoire ; après on passe aux clés de la bagnole du vieux ou au portefeuille de bobonne…
La majorité de ceux de mon âge n’écoute plus la radio ; nous avons des iPod, des iPhone et autres lecteurs de MP3 – nous avons des listes sans fin d’albums de musique que nous pouvons écouter où et quand nous le voulons. Nous ne regardons plus la télé ; nous téléchargeons ce que nous voulons, quand nous le voulons. Nous n’allons plus au cinéma à moins de vouloir draguer une meuf, d’échapper aux flics ou de voir le seul film que l’on n’a pas pu pirater sur la Mule. La Piraterie est en marche mes frères et elle s’étend et Bey peut bien l’avoir ignoré, mais d’autres non. Les lignes de front ont été établies et, à moins que les « saigneurs » de guerre capitalistes et les renards encravatés de l’économie ne trouvent de nouveaux canaux de distribution pour leurs merdes, le système entier ira à sa perte. Mark Pesche a déjà proposé de nouveaux systèmes monétaires et de nouveaux modes d’appréhension du contenu pour l’audience… Mais la vieille garde résiste toujours. Bah, ils perdront un jour où l’autre le plus tôt sera le mieux, mais nous sommes patients…
Tout ce qu’ils peuvent encore faire c’est de poursuivre un maximum de gens avant de perdre trop de fric et que leur système ne s’écroule entièrement, ou bien ils peuvent changer… Ils ne peuvent se battre contre ça. Ils ne peuvent plus qu’étreindre le mouvement et tenter d’y participer ou de le changer ; et c’est ce que l’économie n’a cessé de faire depuis près d’un demi-siècle. Je paye quoi ? 0,99 € pour un morceau de musique ? C’est que dalle mec. Je peux avoir tout un album pour moins de 10 €. C’est quoi ? Je travaille un peu plus d’une heure pour gagner cette somme. Je peux bien les allouer au plaisir d’écouter de la bonne musique.
Le Magicien est un Anarchiste Spiritualiste. Par Saint Faust, Imperium Magus. Traduction, viol, adaptation et défécation française par Frater Spartakus FreeMann (2009 e.v.) Rex Summus Sanctissimus FOTO™
Illustration : Lame 13 du Tarot d’Assan Dina au château des Avenières. Extrait du site Rue de l’Alchimie.
Par Saint Faust
Manuel de désobéissance numérique.
Basé sur les écrits de Hakim Bey, des Gnostiques et du Cyberpunk.
Par Saint Faust, Imperium Magus.
Traduction, viol, adaptation et défécation française par Frater Spartakus FreeMann (2009 e.v.) Rex Summus Sanctissimus FOTO™
NO© Anarchist Anti-Copyright Act.
Peut être librement piraté, distribué, fumé. Après lecture, il est préférable que ce texte soit abandonné dans une église ou dans le hall d’une « company ». Aucun sortilège ne sera jeté si vous ne le faites pas, mais sait-on jamais…
All Rites Reversed – Tous Rois Renversés.
17
Quelques Explications de Base.
En guise de remarque préliminaire, le processus de la pensée qui est décrit ici s’est abreuvé à diverses sources ; la première étant, bien sûr, les livres de science-fiction cyberpunks, la seconde la Zone Autonome Temporaire de Hakim Bey, ouvrage auquel nous ferons référence par la suite sous l’acronyme de TAZ. Mais avant d’aller plus loin, je demanderai au lecteur de me faire une faveur : avant de lire notre texte, mettez de côté tout préconçu que vous pourriez avoir concernant « l’anarchie » ou le « chaos ». La théorie du chaos, ainsi que ses applications scientifiques, démontre que le chaos est le fonctionnement aléatoire de certaines variables, au sein du monde que nous connaissons, pouvant créer des changements radicaux. Le « chaos » et « l’anarchie » ne sont pas un ; bien que le véritable Anarchiste Spirituel préférera qu’ils le soient. Les variables aléatoires, bien sûr, peuvent être considérées comme étant de la « volonté libre » – le pouvoir de l’homme à vivre avec ce hasard comme s’il en faisait partie. Il se peut qu’un « esprit libre » ne soit pas totalement aléatoire, mais il l’est, en essence, lors de ces moments critiques qui font que ses actions sont bien plus difficiles à jauger à moins de percevoir la totalité du temps dans lequel il se meut.
An*ar*chie
Pluriel : an*ar*chies
– Absence de toute forme d’autorité politique.
– Désordre politique et chaos.
– Absence de tout principe coercitif ou cohésif.
Si nous regardons de plus près cette définition, nous voyons qu’il y a divergence dans ses termes. J’ai le plus grand problème avec les deux derniers qui ne sont que des concepts basés sur un ensemble de préétablis culturel. Le premier veut que si une figure centrale philosophique ou gouvernementale fait défaut alors tout aille de travers. Cette là une position assez idiote si l’on considère que nous avons connu, tout au long de l’histoire, une succession de cultures tribales sans aucune forme de gouvernement, ce qui était bien jusqu’à ce que l’homme blanc arrive et décide de foutre le bordel en imposant sa vision du monde.
Laissez-moi vous poser une question. Tous les jours vous vous asseyez sur une chaise. Si je retire la chaise, où pensez-vous pouvoir poser vos fesses ? Sur le sol. Prenons le même concept et appliquons-le au gouvernement : si nous enlevons le gouvernement, que feront les hommes ? Les hommes, dans leur grande majorité, se gouverneront par eux-mêmes. De la même manière que nous le faisons tous les jours ; bien sûr, il y en aura toujours certains pour menacer ces principes de base.
OK, mais qu’est-ce que cela nous apporte ? Comment bossons-nous sur et avec ce concept, et si nous le faisons, en quoi nous est-il pertinent ? Je crois, pour ma part, qu’il l’est ; mais, je ne doute aucunement que d’autres ne soient pas d’accord. Tout d’abord, l’idée de « révolution » doit être rejetée et c’est là une clé du concept d’anarchie. La révolution, lorsqu’on l’analyse au niveau historique, aboutit toujours à des systèmes de gouvernement plus oppressifs encore. De toute évidence, nous n’en avons pas du tout besoin en ce moment, en dépit des problèmes que certains (dont moi-même, par exemple) peuvent avoir avec le gouvernement actuel.
Voilà ce qui m’a mené à la TAZ de Hakim Bey. La TAZ n’est pas basée sur un besoin, ou même sur un idéal de révolution, mais sur une insurrection périodique ou perpétuelle. En quoi est-ce différent ? L’idée de révolution signifie un remplacement immédiat du système de gouvernement – ceci nous mène alors à la magnifique trahison de la philosophie et à l’émergence d’une forme de gouvernement encore plus tyrannique. À la seconde où cela arrive, l’idéologie de la révolution est circonvenue.
L’insurrection, d’un autre côté, n’a pas besoin de la révolution ; elle a seulement besoin de participants volontaires qui, après une brève période, retourneront à la quasi-normalité de leur vie de tous les jours. L’insurrection éclate normalement lorsque les gens sont simplement fatigués de la manière dont les choses se passent et décident de lever le poing vers le gouvernement. Cependant, vous avez dû vous rendre compte de l’accent que je mets sur le gouvernement – qu’est-ce qu’un Magicien en a à battre de la politique ? Ce que nous devons réaliser c’est que le Gouvernement et la Religion Organisée ne sont que les deux facettes d’une même réalité : le Contrôle. Le Contrôle avec un grand « c ».
L’hérésie est un mode de résistance sociale ; vous et moi, aux yeux des religions organisées nous ne sommes que des anarchistes occupés à bouffer leur philosophie. La racine du mot hérésie vient du latin « haeresis » qui signifie « choisir ». Notre complot contre eux tous c’est le choix pour nous-mêmes. Prenez un moment pour considérer cela. Nous avons choisi pour nous-mêmes…
Nous avons court-circuité leur contrôle sur nous et nous avons réalisé que nous avions les moyens et la technologie, la spiritualité aussi, de faire ce qu’ils prétendent faire. Nous sommes leurs plus grands et leurs plus puissants ennemis, car, tout simplement, nous n’avons pas besoin d’eux ; la même chose s’applique à l’État, ce qui nous rend tout aussi dangereux…
La Technologie ou Pouvoir de l’Audience.
Comment cela peut-il s’appliquer à la technologie ? Ne sommes-nous pas tous aujourd’hui nourris de la même merde ? La réponse est oui et non : il y a de nouvelles technologies auxquelles nous pouvons nous atteler. Le fait que ceux qui proclament vouloir créer une « Nation Satanique » n’aient pas commencé à utiliser ces technologies est, en réalité, un fâcheux oubli. Nous vivons aux jours où le Net a altéré tout ce qui fut et il promet de le faire encore… Et encore, et encore, et encore…
Sois prête, bébé, le commencement de la fin de notre manière de vivre est là. J’ai lu le Neuromancer de Gibson en 1997 et je suis immédiatement tombé amoureux de l’idée ; je ne suis pas technophobe, et voilà pourquoi vous avez la joie de lire ce que je vous raconte en ce moment. Je ne peux qu’espérer que certaines conclusions et considérations que je déploie ici seront d’un certain intérêt pour ceux qui désirent changer le bordel ambiant.
Comme l’audience, nous avons déjà commencé à prendre le contrôle des canaux de distribution. Nous pouvons à présent, avec une certaine facilité, télécharger tout ce que nous voulons… Gratos. Les gens râlent et gémissent contre le « piratage » mais ils ne peuvent réaliser que nous vivons déjà selon le principe anarchiste de la piraterie. Dès leur apparition au Moyen-âge, les pirates, principalement des corsaires musulmans ou maures, sont les premiers capitalistes aux yeux de l’Histoire.
Ceci, à nouveau, remonte à la TAZ. Bey a dit que le « contenu anarchique du web » était capable de créer un front uni contre les médias. Il y a quelques années, une nouvelle édition de la TAZ fut publiée par Autonomedia – son premier distributeur (en dépit du fait que le livre est sous l’Anarchist Anti-copyright Act et qu’il peut donc être librement distribué) – et dans son introduction, il discute de la manière dont le web a échoué. Il a été bradé et acheté !
Mais, attendez… Les nouvelles technologies du web n’ont-elles pas libéré de vastes espaces pour que nous y vivions libres ? La jeunesse révoltée contre la RIAA et la MPAA, contre HADOPI et ses sbires infâmes, n’a-t-elle pas foutu un tel bordel qu’ils sont aujourd’hui obligés de poursuivre en justice un gamin de 12 ans ? La réponse est : oui. À nouveau, la jeunesse anarchiste a pu libérer ce qu’elle désirait : de la bouillie sonore et des millions d’heures de spectacles ineptes et fades. Mais, comme dans nos jeunes années, lorsque nous volions la confiture sur l’étagère dans la cuisine, on commence par s’emparer de l’accessoire ; après on passe aux clés de la bagnole du vieux ou au portefeuille de bobonne…
La majorité de ceux de mon âge n’écoute plus la radio ; nous avons des iPod, des iPhone et autres lecteurs de MP3 – nous avons des listes sans fin d’albums de musique que nous pouvons écouter où et quand nous le voulons. Nous ne regardons plus la télé ; nous téléchargeons ce que nous voulons, quand nous le voulons. Nous n’allons plus au cinéma à moins de vouloir draguer une meuf, d’échapper aux flics ou de voir le seul film que l’on n’a pas pu pirater sur la Mule. La Piraterie est en marche mes frères et elle s’étend et Bey peut bien l’avoir ignoré, mais d’autres non. Les lignes de front ont été établies et, à moins que les « saigneurs » de guerre capitalistes et les renards encravatés de l’économie ne trouvent de nouveaux canaux de distribution pour leurs merdes, le système entier ira à sa perte. Mark Pesche a déjà proposé de nouveaux systèmes monétaires et de nouveaux modes d’appréhension du contenu pour l’audience… Mais la vieille garde résiste toujours. Bah, ils perdront un jour où l’autre le plus tôt sera le mieux, mais nous sommes patients…
Tout ce qu’ils peuvent encore faire c’est de poursuivre un maximum de gens avant de perdre trop de fric et que leur système ne s’écroule entièrement, ou bien ils peuvent changer… Ils ne peuvent se battre contre ça. Ils ne peuvent plus qu’étreindre le mouvement et tenter d’y participer ou de le changer ; et c’est ce que l’économie n’a cessé de faire depuis près d’un demi-siècle. Je paye quoi ? 0,99 € pour un morceau de musique ? C’est que dalle mec. Je peux avoir tout un album pour moins de 10 €. C’est quoi ? Je travaille un peu plus d’une heure pour gagner cette somme. Je peux bien les allouer au plaisir d’écouter de la bonne musique.