Ce texte est extrait de ‘Cardinal Rites of Chaos’, un livret d’une trentaine de pages présentant des rituels liés aux solstices et équinoxes. L’ouvrage, édité en 1985 par Sut Anubis Press, est signé Paula Pagani, un pseudonyme collectif pour les membres du groupe The Circle of Chaos, une association de magiciens se présentant comme fondée dans les années 60 dans le Yorkshire et dont ‘Cardinal Rites of Chaos’ demeure l’unique publication connue. Ce « Cercle du Chaos », anciennement The Circle of Weird, semble avoir compté dans ses membres certains des futurs créateurs de l’I.O.T. tels que Ray Sherwin et Julian Wayne. Les rituels présentés dans ‘Cardinal Rites of Chaos’ sont librement inspirés de rites saisonniers païens et se veulent proches de l’esprit de la Wicca.
Les participants se réunissent dans une clairière aux environs de 23h30. La prêtresse administre un puissant sacrement [1] aux célébrants qui se répartissent ensuite autour du cercle. L’éclairage vient de flambeaux placés aux quatre points cardinaux.
La Prêtresse dit :
Extatiques sont les rites de l’Homme,
Surtout quand le Dieu cornu Pan,
Transporté par les espaces sauvages de la nuit,
Impose tempérance et pudeur au Vol.
Retirez l’obscurité de la robe et de la capuche,
Et courez nu, chassez et errez.
(La Chasse Sauvage ne consiste pas à tuer
Bêtes et oiseaux, au lieu de vibrer
Au non-sens humain – Portez à son apogée
La transe fantasmagorique.
Les participants forment alors un serpent humain, un homme et une femme placés en alternance, la prêtresse en tête. Elle avance dans les ténèbres, d’abord lentement, puis de plus en plus vite, se faufilant entre les arbres et les buissons, à travers les hautes fougères, ne se souciant plus de la direction qu’elle emprunte, jusqu’à ce que, par hasard, le groupe désormais pêle-mêle se trouve de retour devant le cercle. Un court laps de temps est laissé aux participants pour qu’ils reprennent leur souffle.
Dans un déchirement de serres, des lacérations de bec,
Cri triomphant à cheval sur la crête
De l’extase sauvage,
Alors que les flûtes poussent leurs plaintes aiguës
Et que roulent les tambours.
Nous ne Te demandons pas de venir physiquement,
Car ici, nous avons une horde
D’hommes prêts à jouer Ton rôle,
À ravir la nature dans une tempête
De fervents ébats frénétiques,
Étreignant toute forme de volupté.
La prêtresse plante le bâton de Pan dans le sol au centre du cercle.
Les hommes, les yeux bandés par les femmes, se placent à égale distance à l’extérieur du cercle ; les femmes se mettent alors à chanter et battre le tambour. Pendant ce temps, les hommes tournent sur eux-mêmes, virevoltant au rythme de la musique aussi longtemps que la prêtresse le décide. Les femmes, tout en dansant dans le cercle, s’assurent que les hommes n’y pénètrent pas.
Au signe de la prêtresse, tout le monde fait silence et les hommes s’approchent à tâtons pour s’emparer du bâton planté dans le sol. Les femmes doivent s’efforcer de les égarer de la manière qui leur plaira. Lorsque le bâton est enfin saisi par quelqu’un, le bandeau lui est retiré et les autres hommes sont renvoyés à l’extérieur du cercle – ils ont toujours les yeux bandés.
La prêtresse oint le corps de l’homme avec de l’huile parfumée, il est désormais considéré comme le représentant de Pan. Elle se prosterne puis invite chaque femme à se prosterner à son tour devant lui. Un feu est allumé.
La prêtresse ordonne aux hommes, toujours aveugles, d’avancer à tâtons dans le cercle jusqu’à ce que chacun ait trouvé une femme. Les bandeaux sont alors retirés par les femmes. Les couples doivent ensuite sauter au dessus du feu (dont la taille dépend du sens de l’humour de la prêtresse) ainsi que cela se faisait dans le passé.
Le rite se clôt de n’importe quelle façon qui plaira à la prêtresse [2].
Un rite de l’équinoxe de printemps. « The Spring Equinox », The Cardinal Rites of Chaos, Paula Pagani, Sut Anubis Press, 1984. Traduction française par Melmothia, 2009.
[1] Il faut très certainement comprendre : une drogue psychotrope. NDT.
Par Paula Pagani
Ce texte est extrait de ‘Cardinal Rites of Chaos’, un livret d’une trentaine de pages présentant des rituels liés aux solstices et équinoxes. L’ouvrage, édité en 1985 par Sut Anubis Press, est signé Paula Pagani, un pseudonyme collectif pour les membres du groupe The Circle of Chaos, une association de magiciens se présentant comme fondée dans les années 60 dans le Yorkshire et dont ‘Cardinal Rites of Chaos’ demeure l’unique publication connue. Ce « Cercle du Chaos », anciennement The Circle of Weird, semble avoir compté dans ses membres certains des futurs créateurs de l’I.O.T. tels que Ray Sherwin et Julian Wayne. Les rituels présentés dans ‘Cardinal Rites of Chaos’ sont librement inspirés de rites saisonniers païens et se veulent proches de l’esprit de la Wicca.
Les participants se réunissent dans une clairière aux environs de 23h30. La prêtresse administre un puissant sacrement [1] aux célébrants qui se répartissent ensuite autour du cercle. L’éclairage vient de flambeaux placés aux quatre points cardinaux.
La Prêtresse dit :
Extatiques sont les rites de l’Homme,
Surtout quand le Dieu cornu Pan,
Transporté par les espaces sauvages de la nuit,
Impose tempérance et pudeur au Vol.
Retirez l’obscurité de la robe et de la capuche,
Et courez nu, chassez et errez.
(La Chasse Sauvage ne consiste pas à tuer
Bêtes et oiseaux, au lieu de vibrer
Au non-sens humain – Portez à son apogée
La transe fantasmagorique.
Les participants forment alors un serpent humain, un homme et une femme placés en alternance, la prêtresse en tête. Elle avance dans les ténèbres, d’abord lentement, puis de plus en plus vite, se faufilant entre les arbres et les buissons, à travers les hautes fougères, ne se souciant plus de la direction qu’elle emprunte, jusqu’à ce que, par hasard, le groupe désormais pêle-mêle se trouve de retour devant le cercle. Un court laps de temps est laissé aux participants pour qu’ils reprennent leur souffle.
La Prêtresse dit :
Io Pan, Puissance Brute de Lumière et de Désir,
Io Pan, notre force vient de la poussière,
Mais la Tienne boit l’énergie du printemps
Et s’enfièvre dans un battement d’aile,
Dans un déchirement de serres, des lacérations de bec,
Cri triomphant à cheval sur la crête
De l’extase sauvage,
Alors que les flûtes poussent leurs plaintes aiguës
Et que roulent les tambours.
Nous ne Te demandons pas de venir physiquement,
Car ici, nous avons une horde
D’hommes prêts à jouer Ton rôle,
À ravir la nature dans une tempête
De fervents ébats frénétiques,
Étreignant toute forme de volupté.
La prêtresse plante le bâton de Pan dans le sol au centre du cercle.
Les hommes, les yeux bandés par les femmes, se placent à égale distance à l’extérieur du cercle ; les femmes se mettent alors à chanter et battre le tambour. Pendant ce temps, les hommes tournent sur eux-mêmes, virevoltant au rythme de la musique aussi longtemps que la prêtresse le décide. Les femmes, tout en dansant dans le cercle, s’assurent que les hommes n’y pénètrent pas.
Au signe de la prêtresse, tout le monde fait silence et les hommes s’approchent à tâtons pour s’emparer du bâton planté dans le sol. Les femmes doivent s’efforcer de les égarer de la manière qui leur plaira. Lorsque le bâton est enfin saisi par quelqu’un, le bandeau lui est retiré et les autres hommes sont renvoyés à l’extérieur du cercle – ils ont toujours les yeux bandés.
La prêtresse oint le corps de l’homme avec de l’huile parfumée, il est désormais considéré comme le représentant de Pan. Elle se prosterne puis invite chaque femme à se prosterner à son tour devant lui. Un feu est allumé.
La prêtresse ordonne aux hommes, toujours aveugles, d’avancer à tâtons dans le cercle jusqu’à ce que chacun ait trouvé une femme. Les bandeaux sont alors retirés par les femmes. Les couples doivent ensuite sauter au dessus du feu (dont la taille dépend du sens de l’humour de la prêtresse) ainsi que cela se faisait dans le passé.
Le rite se clôt de n’importe quelle façon qui plaira à la prêtresse [2].
[1] Il faut très certainement comprendre : une drogue psychotrope. NDT.
[2] Oui, je pense à la même chose que vous. NDT.