Deux ans après Earth Inferno, Austin Osman Spare publia une seconde série de 13 dessins, alternés de vignettes décoratives.
A Book of Satyrs fut tout d’abord auto-édité par Spare à 300 exemplaires numérotés et signés par l’auteur en 1907, mais connut une nouvelle édition par la John Lane Company en 1909. Cette deuxième édition comporte une illustration supplémentaire intitulée « Pleasure », l’introduction signée James Guthrie a été révisée et certaines vignettes retouchées par Spare.
Si A Book of Satyrs, hormis l’introduction de James Guthrie, ne comporte aucun texte, on y découvre par contre la première formule sigillaire dans un dessin intitulé « Existence » :
« Dans le dessin intitulé ‘Existence’, cinq lettres combinées sont inscrites sur un parchemin […]. Au cours de cette période, Spare se mit à signer ses oeuvres d’un monogramme composé des initiales de son nom – on peut en observer des variantes dans des œuvres telles qu’« Officialism » ou « Advertisement and the Stock Size » où Spare imite le style de monogramme qu’utilisait Albrecht Dürer (1471-1528), artiste dont il admirait énormément la finesse des dessins au crayon et les portraits – d’ailleurs, son oeuvre fut souvent comparée à celle de ce Maître. […] Dès ses années d’études, qu’un artiste puisse signer son oeuvre d’un monogramme était pour Spare une idée familière ; les monogrammes furent particulièrement populaires chez les artistes de la fin du dix-neuvième siècle et il ne fait aucun doute que le jeune étudiant en rencontra de nombreux exemples » [1].
Les années suivantes, il expérimentera l’écriture automatique, élaborant peu à peu son propre alphabet magique qu’il nommera « alphabet du désir », puis, en 1910, il commence à travailler sur le Livre du Plaisir où sont exposés les principes de sa doctrine magique. Gavin Semple rapporte qu’à cette époque : « Spare cessa de signer son œuvre par un monogramme et adopta une signature formée de ses simples initiales ‘aos’. Ce n’est sûrement pas une coïncidence si au même moment, les compositions alphabétiques, désormais qualifiées de ‘Sigils’ […] devinrent l’une des bases fondamentales de sa méthode sorcière. Des indices disséminés dans divers documents laissent supposer que partant des créations sigillaires utilisées comme artifice stylistique, Spare finit par réaliser leur véritable potentiel en tant qu’outils sorciers. Découvert sans avoir véritablement fait l’objet de recherches, le sceau devint alors la pierre angulaire de sa sorcellerie et c’est pourquoi il disparut de son œuvre purement décorative pour réapparaître plus abondant que jamais dans ses dessins occultes » [2].
Quelques planches de l’ouvrage A Book Of Satyrs :
A Book Of Satyrs. Melmothia, 2009
[1] [2] Gavin W. Semple, Zos Kia, An Introductory Essay on the Art and Sorcery of Austin Osman Spare, London Fulgur, 1995.
Par Austin Osman Spare
Deux ans après Earth Inferno, Austin Osman Spare publia une seconde série de 13 dessins, alternés de vignettes décoratives.
A Book of Satyrs fut tout d’abord auto-édité par Spare à 300 exemplaires numérotés et signés par l’auteur en 1907, mais connut une nouvelle édition par la John Lane Company en 1909. Cette deuxième édition comporte une illustration supplémentaire intitulée « Pleasure », l’introduction signée James Guthrie a été révisée et certaines vignettes retouchées par Spare.
Si A Book of Satyrs, hormis l’introduction de James Guthrie, ne comporte aucun texte, on y découvre par contre la première formule sigillaire dans un dessin intitulé « Existence » :
« Dans le dessin intitulé ‘Existence’, cinq lettres combinées sont inscrites sur un parchemin […]. Au cours de cette période, Spare se mit à signer ses oeuvres d’un monogramme composé des initiales de son nom – on peut en observer des variantes dans des œuvres telles qu’« Officialism » ou « Advertisement and the Stock Size » où Spare imite le style de monogramme qu’utilisait Albrecht Dürer (1471-1528), artiste dont il admirait énormément la finesse des dessins au crayon et les portraits – d’ailleurs, son oeuvre fut souvent comparée à celle de ce Maître. […] Dès ses années d’études, qu’un artiste puisse signer son oeuvre d’un monogramme était pour Spare une idée familière ; les monogrammes furent particulièrement populaires chez les artistes de la fin du dix-neuvième siècle et il ne fait aucun doute que le jeune étudiant en rencontra de nombreux exemples » [1].
Existence – détail, Austin Osman Spare.
Les années suivantes, il expérimentera l’écriture automatique, élaborant peu à peu son propre alphabet magique qu’il nommera « alphabet du désir », puis, en 1910, il commence à travailler sur le Livre du Plaisir où sont exposés les principes de sa doctrine magique. Gavin Semple rapporte qu’à cette époque : « Spare cessa de signer son œuvre par un monogramme et adopta une signature formée de ses simples initiales ‘aos’. Ce n’est sûrement pas une coïncidence si au même moment, les compositions alphabétiques, désormais qualifiées de ‘Sigils’ […] devinrent l’une des bases fondamentales de sa méthode sorcière. Des indices disséminés dans divers documents laissent supposer que partant des créations sigillaires utilisées comme artifice stylistique, Spare finit par réaliser leur véritable potentiel en tant qu’outils sorciers. Découvert sans avoir véritablement fait l’objet de recherches, le sceau devint alors la pierre angulaire de sa sorcellerie et c’est pourquoi il disparut de son œuvre purement décorative pour réapparaître plus abondant que jamais dans ses dessins occultes » [2].
Quelques planches de l’ouvrage A Book Of Satyrs :
[1] [2] Gavin W. Semple, Zos Kia, An Introductory Essay on the Art and Sorcery of Austin Osman Spare, London Fulgur, 1995.