Le 21 décembre 1958, l’artiste Brion Gysin écrit dans son journal : « J’ai connu aujourd’hui l’expérience d’un déchaînement transcendantal de visions colorées, dans l’autobus, en allant à Marseille. Nous roulions sur une longue avenue bordée d’arbres et je fermais les yeux dans le soleil couchant lorsqu’un flot irrésistible de dessins aux couleurs surnaturelles d’une intense luminosité explosa derrière mes paupières, un kaléidoscope multidimensionnel tourbillonnant à travers l’espace. Je fus balayé hors du temps. Je me retrouvai dans un monde infini… Puis la vision cessa brusquement quand nous quittâmes les arbres ».
Quelques années plus tard, lorsque William S. Burroughs lui prête The Living Brain du Dr. W. Grey Walter, ouvrage traitant de l’activité électrique du cerveau, que Gysin comprend la nature de son expérience. Il demande alors à son ami Ian Sommerville, technicien et programmateur informatique résidant à Cambridge, s’il est possible de créer une machine capable de reproduire ce type de stimulation visuelle. Le 15 février 1959, Ian Sommerville lui répond qu’il a confectionné un dispositif de scintillement stroboscopique avec un simple cylindre de papier perforé et un phonographe positionné sur 78 tours par minute.
Grâce aux indications de Sommerville, Brion Gysin construit la première « Dreamachine » en 1960. L’année suivante, il en dépose la licence.
L’engin se présente comme un cylindre rotatif pourvu de fentes et d’une ampoule en son centre, placé sur un phonographe. Vous pouvez en trouver une brève vidéo de présentation ICI.
Lorsque le cylindre se met en mouvement, la lumière traverse les fentes à une fréquence réputée avoir la propriété de plonger le cerveau dans un état de détente (entre 8 et 13 impulsions par seconde. Cette plage de fréquences correspondrait à celle des ondes alpha normalement présentes dans le cerveau lors de la relaxation) et d’induire des visions. L’utilisateur doit regarder la Dreamachine les yeux fermés, ne percevant les mouvements lumineux qu’à travers ses paupières.
Une série de vidéos sur Youtube intitulées « Gwazdor Dreamachine » proposent d’en faire l’expérience devant son écran d’ordinateur. Les instructions qui font l’objet d’une autre vidéo (ICI) précisent que cette dreamachine doit être testée en plein écran, luminosité de l’écran au maximum, toute autre lumière éteinte dans la pièce. L’écran doit être fixé les yeux fermés, dans un état de relaxation. Une musique d’ambiance peut être favorable à l’expérience. Il faut quelques minutes pour que le cerveau se câle sur la fréquence alpha. La qualité des visions et sensations expérimentées dépend de l’état d’esprit du sujet. Si vous attendez un feu d’artifice, vous pouvez être déçu. A contrario, si vous n’attendez rien, vous serez peut-être surpris…
Pour interrompre l’expérience, il suffit d’ouvrir les yeux.
Il existe trois versions de la Dreamachine de Gwazdor, la première réglée à 8Hz, la seconde à 10Hz, la troisième à 12Hz. La plupart des gens obtiennent de meilleurs résultats avec 10Hz (vidéo ci-dessous), mais les deux autres fonctionnent également (lien vers la vidéo 8Hz).
L’expérience de la Dreamachine est fortement déconseillée aux enfants et aux personnes souffrant d’épilepsie. L’auteur se dégage de toute conséquence physique ou psychologique liée à l’expérimentation de sa dreamachine.
Pour ceux qui désirent néanmoins tenter l’expérience, la vidéo de présentation précise qu’il convient de « garder les yeux fermés et l’esprit ouvert… ».
La Dreamachine de Gwazdor, Melmothia, 2010.
* La video ci-jointe, la dreamachine à 10Hz a tendance à bloquer parfois au début de la lecture ; il suffit de cliquer un peu plus loin sur la piste pour résoudre le problème.
Par Melmothia
Le 21 décembre 1958, l’artiste Brion Gysin écrit dans son journal : « J’ai connu aujourd’hui l’expérience d’un déchaînement transcendantal de visions colorées, dans l’autobus, en allant à Marseille. Nous roulions sur une longue avenue bordée d’arbres et je fermais les yeux dans le soleil couchant lorsqu’un flot irrésistible de dessins aux couleurs surnaturelles d’une intense luminosité explosa derrière mes paupières, un kaléidoscope multidimensionnel tourbillonnant à travers l’espace. Je fus balayé hors du temps. Je me retrouvai dans un monde infini… Puis la vision cessa brusquement quand nous quittâmes les arbres ».
Quelques années plus tard, lorsque William S. Burroughs lui prête The Living Brain du Dr. W. Grey Walter, ouvrage traitant de l’activité électrique du cerveau, que Gysin comprend la nature de son expérience. Il demande alors à son ami Ian Sommerville, technicien et programmateur informatique résidant à Cambridge, s’il est possible de créer une machine capable de reproduire ce type de stimulation visuelle. Le 15 février 1959, Ian Sommerville lui répond qu’il a confectionné un dispositif de scintillement stroboscopique avec un simple cylindre de papier perforé et un phonographe positionné sur 78 tours par minute.
Grâce aux indications de Sommerville, Brion Gysin construit la première « Dreamachine » en 1960. L’année suivante, il en dépose la licence.
L’engin se présente comme un cylindre rotatif pourvu de fentes et d’une ampoule en son centre, placé sur un phonographe. Vous pouvez en trouver une brève vidéo de présentation ICI.
Lorsque le cylindre se met en mouvement, la lumière traverse les fentes à une fréquence réputée avoir la propriété de plonger le cerveau dans un état de détente (entre 8 et 13 impulsions par seconde. Cette plage de fréquences correspondrait à celle des ondes alpha normalement présentes dans le cerveau lors de la relaxation) et d’induire des visions. L’utilisateur doit regarder la Dreamachine les yeux fermés, ne percevant les mouvements lumineux qu’à travers ses paupières.
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Une série de vidéos sur Youtube intitulées « Gwazdor Dreamachine » proposent d’en faire l’expérience devant son écran d’ordinateur. Les instructions qui font l’objet d’une autre vidéo (ICI) précisent que cette dreamachine doit être testée en plein écran, luminosité de l’écran au maximum, toute autre lumière éteinte dans la pièce. L’écran doit être fixé les yeux fermés, dans un état de relaxation. Une musique d’ambiance peut être favorable à l’expérience. Il faut quelques minutes pour que le cerveau se câle sur la fréquence alpha. La qualité des visions et sensations expérimentées dépend de l’état d’esprit du sujet. Si vous attendez un feu d’artifice, vous pouvez être déçu. A contrario, si vous n’attendez rien, vous serez peut-être surpris…
Pour interrompre l’expérience, il suffit d’ouvrir les yeux.
Il existe trois versions de la Dreamachine de Gwazdor, la première réglée à 8Hz, la seconde à 10Hz, la troisième à 12Hz. La plupart des gens obtiennent de meilleurs résultats avec 10Hz (vidéo ci-dessous), mais les deux autres fonctionnent également (lien vers la vidéo 8Hz).
L’expérience de la Dreamachine est fortement déconseillée aux enfants et aux personnes souffrant d’épilepsie. L’auteur se dégage de toute conséquence physique ou psychologique liée à l’expérimentation de sa dreamachine.
Pour ceux qui désirent néanmoins tenter l’expérience, la vidéo de présentation précise qu’il convient de « garder les yeux fermés et l’esprit ouvert… ».
* La video ci-jointe, la dreamachine à 10Hz a tendance à bloquer parfois au début de la lecture ; il suffit de cliquer un peu plus loin sur la piste pour résoudre le problème.