Par Andy
« L’homme n’en est pas encore au point où il peut se passer des gouvernements. Des anarchistes comme Kropotkine étaient contre le gouvernement, la loi ; il voulait les dissoudre. Moi aussi je suis un anarchiste, mais de manière totalement opposée à celle de Kropotkine.
Je veux élever la conscience des êtres humains à un tel niveau que le gouvernement en devienne une chose futile, où les tribunaux soient vides, où personne ne soit tué, violé, torturé ou surmené. Vous voyez la différence ? Kropotine fait porter l’accent sur la dissolution des gouvernements. Le mien est d’élever la conscience des êtres humains afin que le gouvernement devienne inutile ; que les tribunaux ferment ; que la police commence à disparaître, car elle n’a plus de travail et que l’on dise aux juges « allez vous trouver un nouveau job ! » Je suis un anarchiste d’une toute autre dimension. Que les gens soient préparés d’abord, ensuite les gouvernements disparaîtront d’eux-mêmes. Je ne suis pas en faveur de la destruction des gouvernements ; ils remplissent un certain besoin. L’homme est tellement barbare, tellement laid, que s’il n’était pas restreint par la force, toute la société s’écroulerait.
Je ne suis pas pour le chaos. Je désire que la société humaine devienne un ensemble harmonieux, une vaste commune recouvrant le monde entier : des gens en méditation, des gens sans culpabilité, des gens sereins, du silence ; des gens joyeux, dansant, chantant ; des gens n’ayant aucun désir d’entrer en compétition avec les autres ; des gens qui ont abandonné l’idée même qu’ils sont spéciaux et doivent le prouver en devenant président des États-Unis ; des gens qui ne souffrent plus d’un complexe d’infériorité pour qu’enfin personne ne désire être supérieur aux autres, que personne ne se vante de sa grandeur.
Le gouvernement s’évaporera comme la rosée du matin sous l’effet des premiers rayons de soleil. Mais cela est une toute autre histoire, une approche toute différente. Jusque-là nous avons besoin des gouvernements. »
Osho, 2004, pages 84-85.
Ceci est une citation d’Osho (1931-1991) tirée d’un livre intitulé Liberté : le courage d’être vous-mêmes. À ma connaissance, Osho n’a jamais rien écrit mais ses discours ont été publiés dans de nombreux livres. J’ai voulu citer ce passage pour deux raisons. La première c’est qu’Osho se nomme lui-même « anarchiste spirituel » en disant : « Je ne suis contre rien ni personne. Je ne veux pas que vous soyez libérés de quelque chose, je désire simplement que vous soyez libres. Vous voyez la différence ? La « liberté de » n’est jamais totale ; ce « de » l’emprisonne dans le passé. La « liberté de » ne peut jamais être une véritable liberté. » La seconde raison, c’est que sa vision de la liberté est très similaire à la mienne bien que les mots soient différents ; bien sûr le phrasé ne compte pas, ce qui importe c’est le phénomène en lui-même.
Osho a parlé de la différence entre la rébellion et la révolution. La rébellion selon lui est un acte spirituel, le processus d’accomplissement d’une liberté « intérieure ». La révolution, a contrario, porte sur l’acquisition de la liberté de quelque chose et, en ce sens, elle ne s’occupe que de liberté « extérieure ». Par essence, désirer la révolution dans le monde extérieur ce n’est rien d’autre que couper les mauvaises herbes qui repoussent toujours plus fortes ; tandis que la rébellion c’est arracher les racines de ces mauvaises herbes.
C’est ce qui explique pourquoi la Révolution Communiste n’a jamais réussi à accomplir une véritable libération des masses ; l’ancien système de pouvoir et de contrôle a été simplement remplacé par un autre ; une élite est remplacée par une autre. Voilà le problème potentiel que je vois dans l’anarchisme ; à moins que les racines des conflits humains ne soient détruites, l’anarchisme ne peut qu’évoluer en un nouveau conflit, un chaos, et alors certains groupes décideront qu’ils doivent soumettre les autres et leur imposer un système de contrôle afin de protéger leurs propres intérêts ; afin de préserver leur propre survie.
Voilà pourquoi je pense que l’anarchisme doit être nourri de connaissance de soi, nous devons apprendre et nous comprendre ; pourquoi agissons-nous comme nous le faisons ? Pourquoi devons-nous sans cesse argumenter et proclamer haut et fort que nos positions sont « justes » et que les autres sont « fausses » ? Avant de pouvoir vivre en harmonie avec les autres, nous devons tout d’abord apprendre à vivre en harmonie avec nous-mêmes. Bien sûr, cela semble très hypothétique et je ne fais que suggérer ce que je pense être une approche « meilleure », ou du moins alternative. Bien sûr, je ne suis pas parfait et j’ai encore beaucoup à apprendre à mon propre sujet ; j’ai encore une longue route à faire avant d’être en paix avec moi-même, mais j’y travaille !
Selon moi, le meilleur moyen de changer le monde est d’élever la conscience, ou comme le dit Osho ci-dessus « d’élever la conscience des êtres humains jusqu’au point où le gouvernement devienne une chose futile ». Nous devons d’abord commencer par nous-mêmes, commencer par enlever cette mauvaise racine qui plonge si profondément dans l’esprit humain, l’ego ; c’est de là que viennent tous les problèmes du monde ; c’est de la que naissent tous les désirs de pouvoir et de puissance ; c’est de là que vient le chaos.
Tandis que notre connaissance de nous-mêmes croît, nous découvrons que notre connaissance de la réalité grandit, car il n’y a pas de séparation, il n’y a pas de différence ; la différenciation seule cause des problèmes. J’ai lu récemment un antique dicton de l’Orient : « on n’a pas besoin de savoir que l’océan a un goût de sel pour ne pas boire de toute son eau ». Lorsque nous commencerons à comprendre notre nature et celle du monde qui nous entoure, alors nous commencerons à comprendre la véritable nature de phénomènes tels que le capitalisme, le consumérisme et le libre marché.
Nous commencerons à percevoir le vrai du faux. Comme Osho le dit, la liberté ne se trouve pas dans le combat, car être contre quelque chose implique de rester associé à cette chose, dans un sens négatif et donc l’on ne peut en être libéré. C’est pourquoi nous devons essayer d’élever la conscience de tous ceux qui nous entourent ; si les gens commencent en masse à comprendre ce qui est vrai ou faux, et à percevoir les effets désirables que les choses peuvent avoir sur eux, alors ils peuvent les laisser partir et ne plus en porter le fardeau. Le résultat sera que ces phénomènes, qui ont causé un si grand déséquilibre dans le monde, perdront leur pouvoir et mourront.
Tous les systèmes rigides de pensée n’ont de pouvoir que parce que nous croyons en eux ; une fois que l’on cesse d’y croire, ils ne sont plus nourris par nous, ils dépérissent et meurent. Mon approche est de prendre soin du monde, pas de le contrôler ; dire aux gens comment je vois ces choses, mais sans attente ; l’attente n’est que le désir de contrôle. Il appartient à l’individu de prendre ce qui lui est utile et de laisser ce qui ne l’est pas. Voilà, je le crois, quelle est notre responsabilité.
Paix.
Rébellion et pas Révolution. Andy. Spiritual Anarchism. Traduction française par Spartakus FreeMann, 1er mai 2009 e.v.
Par Andy
« L’homme n’en est pas encore au point où il peut se passer des gouvernements. Des anarchistes comme Kropotkine étaient contre le gouvernement, la loi ; il voulait les dissoudre. Moi aussi je suis un anarchiste, mais de manière totalement opposée à celle de Kropotkine.
Je veux élever la conscience des êtres humains à un tel niveau que le gouvernement en devienne une chose futile, où les tribunaux soient vides, où personne ne soit tué, violé, torturé ou surmené. Vous voyez la différence ? Kropotine fait porter l’accent sur la dissolution des gouvernements. Le mien est d’élever la conscience des êtres humains afin que le gouvernement devienne inutile ; que les tribunaux ferment ; que la police commence à disparaître, car elle n’a plus de travail et que l’on dise aux juges « allez vous trouver un nouveau job ! » Je suis un anarchiste d’une toute autre dimension. Que les gens soient préparés d’abord, ensuite les gouvernements disparaîtront d’eux-mêmes. Je ne suis pas en faveur de la destruction des gouvernements ; ils remplissent un certain besoin. L’homme est tellement barbare, tellement laid, que s’il n’était pas restreint par la force, toute la société s’écroulerait.
Je ne suis pas pour le chaos. Je désire que la société humaine devienne un ensemble harmonieux, une vaste commune recouvrant le monde entier : des gens en méditation, des gens sans culpabilité, des gens sereins, du silence ; des gens joyeux, dansant, chantant ; des gens n’ayant aucun désir d’entrer en compétition avec les autres ; des gens qui ont abandonné l’idée même qu’ils sont spéciaux et doivent le prouver en devenant président des États-Unis ; des gens qui ne souffrent plus d’un complexe d’infériorité pour qu’enfin personne ne désire être supérieur aux autres, que personne ne se vante de sa grandeur.
Le gouvernement s’évaporera comme la rosée du matin sous l’effet des premiers rayons de soleil. Mais cela est une toute autre histoire, une approche toute différente. Jusque-là nous avons besoin des gouvernements. »
Osho, 2004, pages 84-85.
Ceci est une citation d’Osho (1931-1991) tirée d’un livre intitulé Liberté : le courage d’être vous-mêmes. À ma connaissance, Osho n’a jamais rien écrit mais ses discours ont été publiés dans de nombreux livres. J’ai voulu citer ce passage pour deux raisons. La première c’est qu’Osho se nomme lui-même « anarchiste spirituel » en disant : « Je ne suis contre rien ni personne. Je ne veux pas que vous soyez libérés de quelque chose, je désire simplement que vous soyez libres. Vous voyez la différence ? La « liberté de » n’est jamais totale ; ce « de » l’emprisonne dans le passé. La « liberté de » ne peut jamais être une véritable liberté. » La seconde raison, c’est que sa vision de la liberté est très similaire à la mienne bien que les mots soient différents ; bien sûr le phrasé ne compte pas, ce qui importe c’est le phénomène en lui-même.
Osho a parlé de la différence entre la rébellion et la révolution. La rébellion selon lui est un acte spirituel, le processus d’accomplissement d’une liberté « intérieure ». La révolution, a contrario, porte sur l’acquisition de la liberté de quelque chose et, en ce sens, elle ne s’occupe que de liberté « extérieure ». Par essence, désirer la révolution dans le monde extérieur ce n’est rien d’autre que couper les mauvaises herbes qui repoussent toujours plus fortes ; tandis que la rébellion c’est arracher les racines de ces mauvaises herbes.
C’est ce qui explique pourquoi la Révolution Communiste n’a jamais réussi à accomplir une véritable libération des masses ; l’ancien système de pouvoir et de contrôle a été simplement remplacé par un autre ; une élite est remplacée par une autre. Voilà le problème potentiel que je vois dans l’anarchisme ; à moins que les racines des conflits humains ne soient détruites, l’anarchisme ne peut qu’évoluer en un nouveau conflit, un chaos, et alors certains groupes décideront qu’ils doivent soumettre les autres et leur imposer un système de contrôle afin de protéger leurs propres intérêts ; afin de préserver leur propre survie.
Voilà pourquoi je pense que l’anarchisme doit être nourri de connaissance de soi, nous devons apprendre et nous comprendre ; pourquoi agissons-nous comme nous le faisons ? Pourquoi devons-nous sans cesse argumenter et proclamer haut et fort que nos positions sont « justes » et que les autres sont « fausses » ? Avant de pouvoir vivre en harmonie avec les autres, nous devons tout d’abord apprendre à vivre en harmonie avec nous-mêmes. Bien sûr, cela semble très hypothétique et je ne fais que suggérer ce que je pense être une approche « meilleure », ou du moins alternative. Bien sûr, je ne suis pas parfait et j’ai encore beaucoup à apprendre à mon propre sujet ; j’ai encore une longue route à faire avant d’être en paix avec moi-même, mais j’y travaille !
Selon moi, le meilleur moyen de changer le monde est d’élever la conscience, ou comme le dit Osho ci-dessus « d’élever la conscience des êtres humains jusqu’au point où le gouvernement devienne une chose futile ». Nous devons d’abord commencer par nous-mêmes, commencer par enlever cette mauvaise racine qui plonge si profondément dans l’esprit humain, l’ego ; c’est de là que viennent tous les problèmes du monde ; c’est de la que naissent tous les désirs de pouvoir et de puissance ; c’est de là que vient le chaos.
Tandis que notre connaissance de nous-mêmes croît, nous découvrons que notre connaissance de la réalité grandit, car il n’y a pas de séparation, il n’y a pas de différence ; la différenciation seule cause des problèmes. J’ai lu récemment un antique dicton de l’Orient : « on n’a pas besoin de savoir que l’océan a un goût de sel pour ne pas boire de toute son eau ». Lorsque nous commencerons à comprendre notre nature et celle du monde qui nous entoure, alors nous commencerons à comprendre la véritable nature de phénomènes tels que le capitalisme, le consumérisme et le libre marché.
Nous commencerons à percevoir le vrai du faux. Comme Osho le dit, la liberté ne se trouve pas dans le combat, car être contre quelque chose implique de rester associé à cette chose, dans un sens négatif et donc l’on ne peut en être libéré. C’est pourquoi nous devons essayer d’élever la conscience de tous ceux qui nous entourent ; si les gens commencent en masse à comprendre ce qui est vrai ou faux, et à percevoir les effets désirables que les choses peuvent avoir sur eux, alors ils peuvent les laisser partir et ne plus en porter le fardeau. Le résultat sera que ces phénomènes, qui ont causé un si grand déséquilibre dans le monde, perdront leur pouvoir et mourront.
Tous les systèmes rigides de pensée n’ont de pouvoir que parce que nous croyons en eux ; une fois que l’on cesse d’y croire, ils ne sont plus nourris par nous, ils dépérissent et meurent. Mon approche est de prendre soin du monde, pas de le contrôler ; dire aux gens comment je vois ces choses, mais sans attente ; l’attente n’est que le désir de contrôle. Il appartient à l’individu de prendre ce qui lui est utile et de laisser ce qui ne l’est pas. Voilà, je le crois, quelle est notre responsabilité.
Paix.