Je suppose que tout cela n’est pas réellement un jeu, mais qu’une bonne part l’est. Combien de choses faisons-nous tous les jours et qui ne se résument qu’à ça ? Se lever, aller bosser, pester contre les feux rouges, les flics et les vieux au volant et contre ce putain de trafic. Suer toute la journée, une pause à midi, métro-boulot-dodo. Tous les mois, être payé et obtenir sa ration de boulettes, d’escale sur la grande roue, d’espace pour son terrier…
Qu’est-ce que tout cela SIGNIFIE ?
Eh bien, peut-être cela a-t-il un rapport avec la raison pour laquelle nous sommes ici. Pas ICI… ici. Ici dans ce livre né d’un site dédié à la Déesse Éris. Nous sommes ici car même une religion amusante peut se révéler susceptible de donner une signification à ce que nous recherchons. Le simple fait de prétendre vénérer un cafard, ou le portrait d’un mec fumant la pipe enrichit notre vie d’une manière ou d’une autre. Vous voyez, la vie est un jeu, c’est tellement évident. La religion est la manifestation du désir humain d’arrêter ce jeu. Prendre le ballon et rentrer à la maison – mais toi tu n’oses pas bouger, parce que je t’ai dit que mon grand frère t’avait à l’œil.
Peut-être qu’il y a plus que ça. Il doit SUREMENT y avoir plus ! Pour filer un peu cette métaphore animale, je ne sais foutrement pas qui allume la lumière chaque matin, qui met de la nourriture dans mon bol. Je ne peux pas le savoir. Je peux essayer de deviner, observer, je peux me débattre, mais jusqu’à mon décès, rien ne me permettra d’entrer en contact avec cette force toute-puissante. Tout cela demeure aujourd’hui le même mystère insondable que lorsque j’avais 7 ans et que le Père Noël était censé venir me visiter. Je suspecte que j’en saurai toujours aussi peu le jour où je monterai au ciel, mais, heureusement, j’aurai eu le temps de bouffer toute cette bonne pâtée.
Mon problème c’est qu’il y a très peu de choses que nous faisons que nous devions véritablement faire. On doit dormir, chier et manger. Au-delà, ce n’est pas véritablement notre affaire, mais cela peut être amusant. Emmerder une personne parce qu’elle fait quelque chose que l’on n’approuve personnellement pas est encore PLUS insignifiant que l’insignifiance que vous prêtez à ce qu’ils font ! De même lorsque l’on s’offense d’une personne qui agit ainsi.
Ce ne sont pas eux qui achètent vos croquettes, qu’importe donc ce qu’ils pensent de vous. Souvenez-vous que c’est un jeu, et souvenez-vous quel est le but d’un jeu. Même s’il n’existe aucun puissance supérieure, c’est du pur hasard, c’est toujours un jeu ; rien de ce que nous faisons importe à qui que ce soit !
La prochaine fois que quelqu’un se plaint que la vie est insignifiante, riez ! Riez, ne fut-ce que pour vous-mêmes. Bien sûr qu’elle est insignifiante, c’est le cœur du problème. C’est ce qui fait qu’il est tellement incroyable que nous nous levions chaque matin. Vous pouvez faire ce que vous voulez, lire ce que vous voulez, chanter aussi fort que vous le voulez et baiser qui vous voulez. Mais, de grâce, foutez-moi la paix et bas les pattes de mes croquettes au poisson !
Page 23. Titre original : « Page 23 », Black Iron Prison, traduction française Spartakus FreeMann, 2010 ev.
Je suppose que tout cela n’est pas réellement un jeu, mais qu’une bonne part l’est. Combien de choses faisons-nous tous les jours et qui ne se résument qu’à ça ? Se lever, aller bosser, pester contre les feux rouges, les flics et les vieux au volant et contre ce putain de trafic. Suer toute la journée, une pause à midi, métro-boulot-dodo. Tous les mois, être payé et obtenir sa ration de boulettes, d’escale sur la grande roue, d’espace pour son terrier…
Qu’est-ce que tout cela SIGNIFIE ?
Eh bien, peut-être cela a-t-il un rapport avec la raison pour laquelle nous sommes ici. Pas ICI… ici. Ici dans ce livre né d’un site dédié à la Déesse Éris. Nous sommes ici car même une religion amusante peut se révéler susceptible de donner une signification à ce que nous recherchons. Le simple fait de prétendre vénérer un cafard, ou le portrait d’un mec fumant la pipe enrichit notre vie d’une manière ou d’une autre. Vous voyez, la vie est un jeu, c’est tellement évident. La religion est la manifestation du désir humain d’arrêter ce jeu. Prendre le ballon et rentrer à la maison – mais toi tu n’oses pas bouger, parce que je t’ai dit que mon grand frère t’avait à l’œil.
Peut-être qu’il y a plus que ça. Il doit SUREMENT y avoir plus ! Pour filer un peu cette métaphore animale, je ne sais foutrement pas qui allume la lumière chaque matin, qui met de la nourriture dans mon bol. Je ne peux pas le savoir. Je peux essayer de deviner, observer, je peux me débattre, mais jusqu’à mon décès, rien ne me permettra d’entrer en contact avec cette force toute-puissante. Tout cela demeure aujourd’hui le même mystère insondable que lorsque j’avais 7 ans et que le Père Noël était censé venir me visiter. Je suspecte que j’en saurai toujours aussi peu le jour où je monterai au ciel, mais, heureusement, j’aurai eu le temps de bouffer toute cette bonne pâtée.
Mon problème c’est qu’il y a très peu de choses que nous faisons que nous devions véritablement faire. On doit dormir, chier et manger. Au-delà, ce n’est pas véritablement notre affaire, mais cela peut être amusant. Emmerder une personne parce qu’elle fait quelque chose que l’on n’approuve personnellement pas est encore PLUS insignifiant que l’insignifiance que vous prêtez à ce qu’ils font ! De même lorsque l’on s’offense d’une personne qui agit ainsi.
Ce ne sont pas eux qui achètent vos croquettes, qu’importe donc ce qu’ils pensent de vous. Souvenez-vous que c’est un jeu, et souvenez-vous quel est le but d’un jeu. Même s’il n’existe aucun puissance supérieure, c’est du pur hasard, c’est toujours un jeu ; rien de ce que nous faisons importe à qui que ce soit !
La prochaine fois que quelqu’un se plaint que la vie est insignifiante, riez ! Riez, ne fut-ce que pour vous-mêmes. Bien sûr qu’elle est insignifiante, c’est le cœur du problème. C’est ce qui fait qu’il est tellement incroyable que nous nous levions chaque matin. Vous pouvez faire ce que vous voulez, lire ce que vous voulez, chanter aussi fort que vous le voulez et baiser qui vous voulez. Mais, de grâce, foutez-moi la paix et bas les pattes de mes croquettes au poisson !