Une discussion récente sur FB m’a donné l’idée de vous pondre un petit mode d’emploi pour transcrire vos noms de dieux, démons, nomens, etc. d’origine non hébraïque en hébreu. Je précise d’origine « non hébraïque », car, bien entendu, si le terme existe en hébreu, je vous invite plutôt à le chercher… À quoi ça sert ? Eh bien, depuis Crowley et surtout Grant, nombreux sont les occultistes qui s’amusent à jongler avec des chiffres et des lettres en croisant les cultures. Est-ce que kabbaliser en hébreu à partir d’un terme sanskrit, grec ou chinois a du sens ? Pour moi, non, mais si cela en a pour vous, eh bien ne vous en privez pas.
1 / Les lettres
Comme la plupart des langues sémitiques, l’hébreu s’écrit de la droite vers la gauche et ne connaît pas les voyelles. L’alphabet est constitué de 22 consonnes. Ce n’est qu’au début de notre ère, vers le VIIe siècle, que les Massorètes élaborèrent un système de points et de tirets pour indiquer la prononciation des voyelles (ce système de notation est dit « massorétique »).
On trouvera donc trois sortes de signes dans un texte en hébreu :
1/ Des consonnes : Elles sont au nombre de 22. Parmi ces consonnes, 5 ont des graphies différentes lorsqu’elles se trouvent en fin de mot. Leur prononciation ne change pas, mais elles ont des valeurs numériques différentes. Il s’agit du Caph, du Mem, du Noun, du pé et du Tsadé.
2/ Des voyelles sous forme de traits ou de points (il existe 14 signes différents). Elles ne sont pas inscrites originellement dans les textes bibliques et rarement en hébreu moderne. Oublions-les.
3/ Des signes diacritiques, tels que le daguesh (un point venant indiquer une variante de prononciation pour certaines lettres. Ainsi, la lettre Pé appellera le son « p », ou le son « ph » si elle contient un daguesh).
Il est important de se souvenir que les lettres Aleph, Iod, Hé et Ayin ne sont en aucun cas des voyelles. Ce sont des lettres muettes (dites en grammaire « lettres mères ») qui servent de support dans certains cas aux voyelles. Leur présence dans un mot tient un peu de notre double « ll » dans « allumette » ou de notre h dans « haricot », autrement dit il faut connaître la racine du terme ou être philologue pour en justifier la présence.
Par conséquent, pour écrire Shiva en hébreu, il suffit a priori de transcrire les consonnes, à savoir « Shin – Vav ». Cependant, certains, pour des questions de valeur guématrique ou parce que ça fait joli, préféreront transcrire Shiva : « Shin – Iod – Vav – Aleph » ou une autre variante.
Dans l’absolu, il faudrait faire appel à des spécialistes de la langue hébraïque pour déterminer quelle translittération est la plus « logique », ce qui pourrait donner lieu à de joyeux débats, de la même façon que les historiens se querellent encore pour déterminer s’il convient d’écrire en français « Odin », « Othin » ou plutôt « Odhinn »… Nous ferons donc notre possible et rien d’autre.
S’il est relativement naturel d’ajouter une lettre muette en l’absence de consonne pour « soutenir » la voyelle, par exemple lors d’une diphtongue, évitez quand même de farcir les mots comme des dindes, au bout d’un moment, ça se voit… Un exemple : hier, sur mon gel douche, j’ai remarqué l’inscription « miel » en hébreu. Le mot se prononce comme en français et s’écrit « Mem – Iod – Iod – Lamed ». Le deuxième Iod est là pour soutenir la voyelle « é » dans la diphtongue : מייל.
Toutes les consonnes (lettres mères comprises) peuvent soutenir toutes les voyelles, cependant selon l’usage :
Les lettres Aleph, Ayin et Hé auront plutôt tendance à supporter les voyelles : a, é, è, etc.
Le Iod aura tendance à supporter la voyelle : i
Le Vav a une double nature. C’est à la fois une consonne se prononçant « v » et une lettre mère supportant généralement les voyelles o et ou.
2/ Les chiffres :
Outre leur symbolisme, les lettres hébraïques sont aussi des signes numériques. Les unités s’écrivent avec les lettres de א à ט puis les dizaines avec les lettres de י à צ et enfin les lettres ץ à ת pour les centaines.
11 s’écrit ainsi 10+1 c’est-à-dire יא.
Les valeurs guématriques courantes (mais il existe plusieurs systèmes) sont dérivées de ces valeurs numériques. Les lettres finales ont des valeurs numériques différentes, mais elles sont rarement prises en compte.
3 / Quelques exemples
Prenons quelques termes non hébraïques et faisons arbitrairement mumuse :
Freya
Peh – resh – Iod – Aleph : פריא
Valeur numérique : 291
Ganesha
Guimel – Noun – Hé – Shin : גנהש
(Pourquoi j’ai ajouté un Hé ? Parce que ça fait joli)
Spéciale dédicace à Rabbi Kazim
Une discussion récente sur FB m’a donné l’idée de vous pondre un petit mode d’emploi pour transcrire vos noms de dieux, démons, nomens, etc. d’origine non hébraïque en hébreu. Je précise d’origine « non hébraïque », car, bien entendu, si le terme existe en hébreu, je vous invite plutôt à le chercher… À quoi ça sert ? Eh bien, depuis Crowley et surtout Grant, nombreux sont les occultistes qui s’amusent à jongler avec des chiffres et des lettres en croisant les cultures. Est-ce que kabbaliser en hébreu à partir d’un terme sanskrit, grec ou chinois a du sens ? Pour moi, non, mais si cela en a pour vous, eh bien ne vous en privez pas.
1 / Les lettres
Comme la plupart des langues sémitiques, l’hébreu s’écrit de la droite vers la gauche et ne connaît pas les voyelles. L’alphabet est constitué de 22 consonnes. Ce n’est qu’au début de notre ère, vers le VIIe siècle, que les Massorètes élaborèrent un système de points et de tirets pour indiquer la prononciation des voyelles (ce système de notation est dit « massorétique »).
On trouvera donc trois sortes de signes dans un texte en hébreu :
1/ Des consonnes : Elles sont au nombre de 22. Parmi ces consonnes, 5 ont des graphies différentes lorsqu’elles se trouvent en fin de mot. Leur prononciation ne change pas, mais elles ont des valeurs numériques différentes. Il s’agit du Caph, du Mem, du Noun, du pé et du Tsadé.
2/ Des voyelles sous forme de traits ou de points (il existe 14 signes différents). Elles ne sont pas inscrites originellement dans les textes bibliques et rarement en hébreu moderne. Oublions-les.
3/ Des signes diacritiques, tels que le daguesh (un point venant indiquer une variante de prononciation pour certaines lettres. Ainsi, la lettre Pé appellera le son « p », ou le son « ph » si elle contient un daguesh).
Il est important de se souvenir que les lettres Aleph, Iod, Hé et Ayin ne sont en aucun cas des voyelles. Ce sont des lettres muettes (dites en grammaire « lettres mères ») qui servent de support dans certains cas aux voyelles. Leur présence dans un mot tient un peu de notre double « ll » dans « allumette » ou de notre h dans « haricot », autrement dit il faut connaître la racine du terme ou être philologue pour en justifier la présence.
Par conséquent, pour écrire Shiva en hébreu, il suffit a priori de transcrire les consonnes, à savoir « Shin – Vav ». Cependant, certains, pour des questions de valeur guématrique ou parce que ça fait joli, préféreront transcrire Shiva : « Shin – Iod – Vav – Aleph » ou une autre variante.
Dans l’absolu, il faudrait faire appel à des spécialistes de la langue hébraïque pour déterminer quelle translittération est la plus « logique », ce qui pourrait donner lieu à de joyeux débats, de la même façon que les historiens se querellent encore pour déterminer s’il convient d’écrire en français « Odin », « Othin » ou plutôt « Odhinn »… Nous ferons donc notre possible et rien d’autre.
S’il est relativement naturel d’ajouter une lettre muette en l’absence de consonne pour « soutenir » la voyelle, par exemple lors d’une diphtongue, évitez quand même de farcir les mots comme des dindes, au bout d’un moment, ça se voit… Un exemple : hier, sur mon gel douche, j’ai remarqué l’inscription « miel » en hébreu. Le mot se prononce comme en français et s’écrit « Mem – Iod – Iod – Lamed ». Le deuxième Iod est là pour soutenir la voyelle « é » dans la diphtongue : מייל.
Toutes les consonnes (lettres mères comprises) peuvent soutenir toutes les voyelles, cependant selon l’usage :
Les lettres Aleph, Ayin et Hé auront plutôt tendance à supporter les voyelles : a, é, è, etc.
Le Iod aura tendance à supporter la voyelle : i
Le Vav a une double nature. C’est à la fois une consonne se prononçant « v » et une lettre mère supportant généralement les voyelles o et ou.
2/ Les chiffres :
Outre leur symbolisme, les lettres hébraïques sont aussi des signes numériques. Les unités s’écrivent avec les lettres de א à ט puis les dizaines avec les lettres de י à צ et enfin les lettres ץ à ת pour les centaines.
11 s’écrit ainsi 10+1 c’est-à-dire יא.
Les valeurs guématriques courantes (mais il existe plusieurs systèmes) sont dérivées de ces valeurs numériques. Les lettres finales ont des valeurs numériques différentes, mais elles sont rarement prises en compte.
3 / Quelques exemples
Prenons quelques termes non hébraïques et faisons arbitrairement mumuse :
Freya
Peh – resh – Iod – Aleph : פריא
Valeur numérique : 291
Ganesha
Guimel – Noun – Hé – Shin : גנהש
(Pourquoi j’ai ajouté un Hé ? Parce que ça fait joli)
Valeur numérique : 358
Diane
Daleth – Iod – Aleph – Noun : דיאן
Valeur numérique : 65