Eh bien, voilà. J’ai traduit en ce jour les premières pages du fameux article de Peter J. Carroll sur les couleurs de la magie. Ci-dessous voici l’octarine et les autres suivront à la queue leu leu. Pour être sincère, je me suis demandée en traduisant ce texte si Carroll l’avait rédigé après avoir gobé des pilules rouges, ou plutôt des octarines, ou des argentées tirant sur le bleu – à moins qu’il ne les ait fumées. Cependant cet article a fait date et s’il se trouve des lecteurs pour l’apprécier, la mission aura été remplie.
Mel
Introduction
Notre structure mentale et perceptive nous incite à diviser la matière en quatre : espace, temps, masse et énergie. De même, notre instinct crée une division de la magie en huit catégories, associées d’un point de vue pratique à des couleurs véhiculant une signification émotionnelle :
Noir : magie de mort / Bleu : magie de guérison / Vert : magie amoureuse / Jaune : magie de l’ego / Violet /argenté : magie sexuelle / Orange : magie mentale / Rouge : magie martiale / Octarine : magie pure.
Ces huit types de magie peuvent être associés aux sept « planètes » classiques auxquelles s’ajoutera Uranus pour la couleur Octarine. Cependant, en raison de la diversité de ce que peut recouvrir chacune de ces formes de magie, nous éviterons de nous en tenir à ces attributions. Nous considérerons ces huit formes de magie à tour de rôle.
1. La Magie Octarine
D’après la théorie de Pratchett, la huitième couleur du spectre, qui correspond pour le magicien à sa perception personnelle de la « couleur de la magie », peut être appelée « octarine ». Pour moi, c’est une nuance particulière de rose-violet électrique. Mes visions les plus significatives ont toutes pris cette teinte et je la visualise souvent pour colorer mes sorts les plus importants et mes sigils sur le plan astral. Au moment d’embarquer sur un petit voilier pour traverser la mer d’Oman je me suis vu offrir un énorme rubis, d’une valeur inestimable, par un magicien indien. Il était d’une teinte exactement « octarine ». S’en est suivi le typhon le plus violent que j’aie jamais connu : je me suis retrouvé à hurler des conjurations à Thor et à Poséidon accroché au beaupré tandis que des montagnes de vagues percutaient le bateau et que la foudre octarine frappait la mer autour. Rétrospectivement, que nous ayons survécu est miraculeux. J’ai conservé la pierre octarine, sans savoir si elle m’avait été transmise en tant que malédiction, blague, bénédiction, pour me tester, ou tout en même temps.
D’autres magiciens percevront l’octarine différemment. Ma propre perception de cette couleur est probablement une conséquence du mélange de sexe (violet) et de colère (rouge) qui constituent pour moi les formes les plus efficaces de gnose. Chacun doit chercher sa propre couleur octarine.
La couleur octarine est notre pulsion vers la magie. Elle permet au magicien qui la laisse s’épanouir de créer son Soi ou sa personnalité magique dans sa psyché, en affinité avec les diverses formes de divinités magiques. Le « Soi magique » varie naturellement d’un magicien à un autre, mais possède les caractéristiques générales du contradictoire et de l’artifice, avec une prédilection pour les subterfuges et le bizarre. L’aspect ‘contradictoire’ du Soi magique provient en partie de l’aliénation générale de notre culture à l’égard de la magie. Le Soi magique a donc tendance à s’intéresser à tout ce qui n’existe pas, ou ne devrait pas exister si l’on suit le consensus de la réalité ordinaire. Pour le Soi magique, « Rien n’est contre-nature ». Une déclaration riche de significations infinies. Les subterfuges du Soi magique sont une extension naturelle de l’esprit de tricherie requis pour manipuler l’invisible. Les divinités de la puissance octarine sont celles qui correspondent le mieux aux caractéristiques du Soi magique, et ce sont celles qui se prêtent généralement le mieux aux possessions conduisant à la pure inspiration magique. Baphomet, Pan, Odin, Loki, Tiamat, Ptah, Eris, Hécate, Babalon, Lilith et Ishtar sont des exemples de divinités pouvant être utilisées de cette façon.
Toutefois, le magicien peut préférer élaborer une divinité sur une base purement idiosyncrasique, dans ce cas, le symbolisme du serpent et de la planète Uranus seront des points de départ utiles.
Le magicien peut invoquer de telles divinités pour éclairer divers aspects de son Soi magique ou pour différentes œuvres de pure magie – par opposition à la « magie appliquée ». La catégorie « pure magie » comprend : les spéculations magiques et philosophiques, les programmes d’entraînement magique, la conception de systèmes symboliques utiles pour la divination, les sorts et incantations, ainsi que la création de langues magiques. Il est intéressant de noter ici que les langues de la chaos magic sont généralement écrites désormais en V-Prime avant leur translittération en forme barbare. Le V-Prime ou « Vernacular Prime » est tout simplement sa propre langue maternelle dans laquelle toutes les formes et tous les temps du verbe « être » sont omis, conformément à la métaphysique quantique. Toutes les sornettes du transcendantalisme disparaissent naturellement dès lors que cette tactique est adoptée. Il n’y a pas d’être, seulement de l’action.
Le pouvoir de la couleur octarine est invoqué pour inspirer le Soi magique et étendre les Arcanes Premiers dont dispose le magicien. Ces Arcanes Premiers sont les symboles fondamentaux avec lesquels il interprète et interagit de façon magique avec la réalité (en allant jusqu’à toute forme de violence pouvant être faite aux perceptions). Ces symboles peuvent être des théories ou des formes de la Kabbale, des obsessions, des armes magiques, astrales ou physiques, ou encore tout ce qui a trait à la pratique de la magie en général qui n’est pas spécifiquement dédié à une pratique spécifique de magie appliquée, dont les symboles forment les Arcanes Secondaires.
Du point de vue de la gnose octarine, le Soi du magicien devrait être en mesure de percevoir l’essence des sept autres puissances et de comprendre leurs relations dans l’intégralité de son organisme. Ainsi, la puissance octarine apporte certaines aptitudes en psychologie, discipline qui consiste à ajuster la relation entre les « différents soi » dans un organisme. La différence fondamentale entre un magicien et un néophyte est qu’en ce dernier le pouvoir de la couleur octarine est vestigial ou sous-développé. Le mode normal ou neutre d’un non-pratiquant de la magie correspond à une légère expression de la puissance jaune [1] considérée comme la personnalité normale ou « moi ». Le Soi magique cependant, est pleinement conscient que cette facette n’est que l’un des huit principaux outils que l’organisme possède. Ainsi, en un sens, la « personnalité normale » du magicien est un outil de son Soi magique (et très important : vice et versa). Cette conscience lui donne un certain avantage sur les gens ordinaires. Toutefois, en développant votre Soi magique, vous vous rendrez vite compte qu’il n’est pas supérieur aux autres « soi » dont l’organisme se compose, car il y a beaucoup de choses qu’il ne peut pas réaliser.
Le développement de la puissance octarine par le biais de la philosophie et la pratique de la magie tend à fournir au magicien un deuxième centre majeur complétant celui de l’ego de couleur jaune. L’éveil de la puissance octarine est parfois connu comme le fait d’« être mordu par le serpent ». Ceux qui l’ont été se reconnaissent immédiatement entre eux comme, par exemple, deux survivants d’un naufrage.
Peut-être que l’un des plus grands tours de passe-passe de l’esprit est cette façon dont le Soi magique et le moi sont capables de danser ensemble au sein de la psyché, sans être ouvertement en conflit. Le magicien qui est incapable de jouer son rôle de personne ordinaire, ou qui n’est pas en mesure d’agir indépendamment de son ego, n’est pas un magicien du tout.
Néanmoins, le développement de la couleur octarine, ou huitième puissance du Soi, lié à la découverte de ce qu’un magicien désire réellement être et à l’identification ou la création d’une forme de Dieu pour la représenter, ont tendance à créer quelque chose qui tient d’un être mutant ayant pénétré un paradigme que peu d’autres sont en mesure de connaître. Il n’est pas facile de revenir en arrière une fois que le voyage a commencé, si bien que quelques-uns ont tenté d’interrompre ce voyage à l’aide de divers stupéfiants, notamment du mysticisme. C’est un pèlerinage vers une destination inconnue, dans laquelle on se réveille d’un cauchemar pour se retrouver dans un autre. Certains peuvent se révéler très amusants avec le temps. Il y a des mondes en nous, les abîmes n’étant que les initiations qui conduisent de l’un à l’autre.
L’évocation d’un serviteur de couleur octarine permet de créer un outil précieux pour ceux qui sont engagés dans la recherche magique. Les principales fonctions de ces entités sont généralement d’aider à la découverte d’informations utiles et de contacts. Les résultats négatifs ne doivent pas être ignorés dans ce cas, l’absence totale de réponse d’un serviteur destiné à récupérer des informations sur l’hypothétique « big bang » cosmique ayant été, par exemple, un argument important dans le développement de la théorie Fiat Nox [2].
Eh bien, voilà. J’ai traduit en ce jour les premières pages du fameux article de Peter J. Carroll sur les couleurs de la magie. Ci-dessous voici l’octarine et les autres suivront à la queue leu leu. Pour être sincère, je me suis demandée en traduisant ce texte si Carroll l’avait rédigé après avoir gobé des pilules rouges, ou plutôt des octarines, ou des argentées tirant sur le bleu – à moins qu’il ne les ait fumées. Cependant cet article a fait date et s’il se trouve des lecteurs pour l’apprécier, la mission aura été remplie.
Mel
Introduction
Notre structure mentale et perceptive nous incite à diviser la matière en quatre : espace, temps, masse et énergie. De même, notre instinct crée une division de la magie en huit catégories, associées d’un point de vue pratique à des couleurs véhiculant une signification émotionnelle :
Noir : magie de mort / Bleu : magie de guérison / Vert : magie amoureuse / Jaune : magie de l’ego / Violet /argenté : magie sexuelle / Orange : magie mentale / Rouge : magie martiale / Octarine : magie pure.
Ces huit types de magie peuvent être associés aux sept « planètes » classiques auxquelles s’ajoutera Uranus pour la couleur Octarine. Cependant, en raison de la diversité de ce que peut recouvrir chacune de ces formes de magie, nous éviterons de nous en tenir à ces attributions. Nous considérerons ces huit formes de magie à tour de rôle.
1. La Magie Octarine
D’après la théorie de Pratchett, la huitième couleur du spectre, qui correspond pour le magicien à sa perception personnelle de la « couleur de la magie », peut être appelée « octarine ». Pour moi, c’est une nuance particulière de rose-violet électrique. Mes visions les plus significatives ont toutes pris cette teinte et je la visualise souvent pour colorer mes sorts les plus importants et mes sigils sur le plan astral. Au moment d’embarquer sur un petit voilier pour traverser la mer d’Oman je me suis vu offrir un énorme rubis, d’une valeur inestimable, par un magicien indien. Il était d’une teinte exactement « octarine ». S’en est suivi le typhon le plus violent que j’aie jamais connu : je me suis retrouvé à hurler des conjurations à Thor et à Poséidon accroché au beaupré tandis que des montagnes de vagues percutaient le bateau et que la foudre octarine frappait la mer autour. Rétrospectivement, que nous ayons survécu est miraculeux. J’ai conservé la pierre octarine, sans savoir si elle m’avait été transmise en tant que malédiction, blague, bénédiction, pour me tester, ou tout en même temps.
D’autres magiciens percevront l’octarine différemment. Ma propre perception de cette couleur est probablement une conséquence du mélange de sexe (violet) et de colère (rouge) qui constituent pour moi les formes les plus efficaces de gnose. Chacun doit chercher sa propre couleur octarine.
La couleur octarine est notre pulsion vers la magie. Elle permet au magicien qui la laisse s’épanouir de créer son Soi ou sa personnalité magique dans sa psyché, en affinité avec les diverses formes de divinités magiques. Le « Soi magique » varie naturellement d’un magicien à un autre, mais possède les caractéristiques générales du contradictoire et de l’artifice, avec une prédilection pour les subterfuges et le bizarre. L’aspect ‘contradictoire’ du Soi magique provient en partie de l’aliénation générale de notre culture à l’égard de la magie. Le Soi magique a donc tendance à s’intéresser à tout ce qui n’existe pas, ou ne devrait pas exister si l’on suit le consensus de la réalité ordinaire. Pour le Soi magique, « Rien n’est contre-nature ». Une déclaration riche de significations infinies. Les subterfuges du Soi magique sont une extension naturelle de l’esprit de tricherie requis pour manipuler l’invisible. Les divinités de la puissance octarine sont celles qui correspondent le mieux aux caractéristiques du Soi magique, et ce sont celles qui se prêtent généralement le mieux aux possessions conduisant à la pure inspiration magique. Baphomet, Pan, Odin, Loki, Tiamat, Ptah, Eris, Hécate, Babalon, Lilith et Ishtar sont des exemples de divinités pouvant être utilisées de cette façon.
Toutefois, le magicien peut préférer élaborer une divinité sur une base purement idiosyncrasique, dans ce cas, le symbolisme du serpent et de la planète Uranus seront des points de départ utiles.
Le magicien peut invoquer de telles divinités pour éclairer divers aspects de son Soi magique ou pour différentes œuvres de pure magie – par opposition à la « magie appliquée ». La catégorie « pure magie » comprend : les spéculations magiques et philosophiques, les programmes d’entraînement magique, la conception de systèmes symboliques utiles pour la divination, les sorts et incantations, ainsi que la création de langues magiques. Il est intéressant de noter ici que les langues de la chaos magic sont généralement écrites désormais en V-Prime avant leur translittération en forme barbare. Le V-Prime ou « Vernacular Prime » est tout simplement sa propre langue maternelle dans laquelle toutes les formes et tous les temps du verbe « être » sont omis, conformément à la métaphysique quantique. Toutes les sornettes du transcendantalisme disparaissent naturellement dès lors que cette tactique est adoptée. Il n’y a pas d’être, seulement de l’action.
Le pouvoir de la couleur octarine est invoqué pour inspirer le Soi magique et étendre les Arcanes Premiers dont dispose le magicien. Ces Arcanes Premiers sont les symboles fondamentaux avec lesquels il interprète et interagit de façon magique avec la réalité (en allant jusqu’à toute forme de violence pouvant être faite aux perceptions). Ces symboles peuvent être des théories ou des formes de la Kabbale, des obsessions, des armes magiques, astrales ou physiques, ou encore tout ce qui a trait à la pratique de la magie en général qui n’est pas spécifiquement dédié à une pratique spécifique de magie appliquée, dont les symboles forment les Arcanes Secondaires.
Du point de vue de la gnose octarine, le Soi du magicien devrait être en mesure de percevoir l’essence des sept autres puissances et de comprendre leurs relations dans l’intégralité de son organisme. Ainsi, la puissance octarine apporte certaines aptitudes en psychologie, discipline qui consiste à ajuster la relation entre les « différents soi » dans un organisme. La différence fondamentale entre un magicien et un néophyte est qu’en ce dernier le pouvoir de la couleur octarine est vestigial ou sous-développé. Le mode normal ou neutre d’un non-pratiquant de la magie correspond à une légère expression de la puissance jaune [1] considérée comme la personnalité normale ou « moi ». Le Soi magique cependant, est pleinement conscient que cette facette n’est que l’un des huit principaux outils que l’organisme possède. Ainsi, en un sens, la « personnalité normale » du magicien est un outil de son Soi magique (et très important : vice et versa). Cette conscience lui donne un certain avantage sur les gens ordinaires. Toutefois, en développant votre Soi magique, vous vous rendrez vite compte qu’il n’est pas supérieur aux autres « soi » dont l’organisme se compose, car il y a beaucoup de choses qu’il ne peut pas réaliser.
Le développement de la puissance octarine par le biais de la philosophie et la pratique de la magie tend à fournir au magicien un deuxième centre majeur complétant celui de l’ego de couleur jaune. L’éveil de la puissance octarine est parfois connu comme le fait d’« être mordu par le serpent ». Ceux qui l’ont été se reconnaissent immédiatement entre eux comme, par exemple, deux survivants d’un naufrage.
Peut-être que l’un des plus grands tours de passe-passe de l’esprit est cette façon dont le Soi magique et le moi sont capables de danser ensemble au sein de la psyché, sans être ouvertement en conflit. Le magicien qui est incapable de jouer son rôle de personne ordinaire, ou qui n’est pas en mesure d’agir indépendamment de son ego, n’est pas un magicien du tout.
Néanmoins, le développement de la couleur octarine, ou huitième puissance du Soi, lié à la découverte de ce qu’un magicien désire réellement être et à l’identification ou la création d’une forme de Dieu pour la représenter, ont tendance à créer quelque chose qui tient d’un être mutant ayant pénétré un paradigme que peu d’autres sont en mesure de connaître. Il n’est pas facile de revenir en arrière une fois que le voyage a commencé, si bien que quelques-uns ont tenté d’interrompre ce voyage à l’aide de divers stupéfiants, notamment du mysticisme. C’est un pèlerinage vers une destination inconnue, dans laquelle on se réveille d’un cauchemar pour se retrouver dans un autre. Certains peuvent se révéler très amusants avec le temps. Il y a des mondes en nous, les abîmes n’étant que les initiations qui conduisent de l’un à l’autre.
L’évocation d’un serviteur de couleur octarine permet de créer un outil précieux pour ceux qui sont engagés dans la recherche magique. Les principales fonctions de ces entités sont généralement d’aider à la découverte d’informations utiles et de contacts. Les résultats négatifs ne doivent pas être ignorés dans ce cas, l’absence totale de réponse d’un serviteur destiné à récupérer des informations sur l’hypothétique « big bang » cosmique ayant été, par exemple, un argument important dans le développement de la théorie Fiat Nox [2].
Notes :
[1] NDT : Pardon, c’est plus fort que moi : Biouman Biouman Biouman… !
[2] Théorie sur l’origine de l’univers développée par Peter J. Carroll dans son Liber Kaos.