Bien que la théorie faisant du microcosme un reflet du macrocosme évoquée ci-dessous par J. W. Brodie-Innes soit un peu trop « occultiste » et systématique à mon goût, j’ai trouvé ce texte intéressant. Pour des questions de ©, je n’en donne que des extraits. Il peut être lu dans son intégralité dans le recueil Les Flying Rolls de l’ordre hermétique de la Golden Dawn – Gnose des Rose Croix du XIXe Siècle, Sesheta Publications 2006.
Mel
Essai sur la voyance et les voyages dans la vision de l’esprit, par John William Brodie-Innes
La meilleure théorie du phénomène de Voyance semble être fondée sur la relation entre l’homme en tant que Microcosme et l’Univers en tant que Macrocosme ; considérant le premier comme un reflet en miniature du dernier, comme dans un champ d’herbe plein de gouttes de rosée, chaque goutte peut présenter une image minuscule parfaite des arbres et des montagnes, du ciel, des nuages, du soleil et des étoiles. […] Si l’homme pouvait seulement être conscient des images ainsi reflétées ou imprimées il posséderait immédiatement toute connaissance réelle ou potentielle de toutes choses dans le Cosmos.
[…] La raison, alors, pour laquelle nous n’avons pas consciemment en nous-mêmes une telle connaissance doit provenir de la stupidité du Sensorium, le cerveau physique concret, qui ne peut pas percevoir les images sur la sphère de sensation. Si, alors, toute connaissance se trouve dans la sphère propre de chaque homme, c’est en regardant à l’intérieur, ou par intuition […] et le moyen le plus rapide et le plus sûr est l’utilisation d’un symbole. C’est quelque chose qui arrive souvent dans la vie quotidienne, mais tellement que cela passe inaperçu. Par exemple […] pour un amant, le nom de sa maîtresse dit par hasard en sa présence, la vue d’une couleur qu’elle porte habituellement, ou l’odeur d’un parfum familier suffira pour évoquer l’image de la forme bien aimée presque visiblement devant lui et produire une accélération du pouls.
[…] L’effet du symbole est de rendre une portion du cerveau physique plus sensible, ou peut-être plus translucide, de sorte que les images se trouvant dans la région correspondante de la Sphère de Sensation peuvent être perçues faiblement (une telle sensibilité du cerveau peut être produite par d’autres voies, comme l’hypnose ou la transe auto-provoquée, par l’obsession, la maladie, etc. – mais la méthode par le symbole semble rester la plus sûre et la meilleure).
[…] L’expérimentateur doit connaître parfaitement les attributions et les significations du symbole employé, car cette connaissance produit une concentration immédiate de pensée, d’énergie vitale, de force nerveuse, et de sang physique concret sur la zone du cerveau qui s’y rapporte.
[…] Donc si on prend la carte du Tattva Tejas, la connaissance de son appartenance au Feu chargera automatiquement de force nerveuse et de sang tous les centres du cerveau concernant le Feu, et rappellera involontairement les différents Noms Divins et spirituels que l’expérimentateur a appris en connexion avec cela. Les prononcer réellement avec la solennité et la puissance de la Vibration augmentera l’effet – regarder fixement le symbole et toucher l’instrument approprié, qui est aussi un symbole de la même zone du cerveau, augmente momentanément la force jusqu’à ce que chaque autre cellule du cerveau soit fermée, étouffée et inhibée, la conscience entière est concentrée sur la perception du feu.
Les cerveaux physiques deviennent ainsi sensibles et translucides dans cette considération et capable de percevoir indistinctement dans la Sphère de sensation le reflet de l’idée Macrocosmique du Feu, avec toutes ses connotations.
La sensation est comme si on traversait une fenêtre pour entrer dans un nouveau monde. La réalité est probablement que la nouvelle sensibilité permet au cerveau physique concret de devenir conscient d’idées et d’images jusqu’ici inconnues.
Il semblerait tout d’abord que tout ce qui est perçu ainsi n’est que le produit de notre propre imagination -c.-à-d. qu’on prend simplement des parcelles de souvenirs, des parcelles des idées d’autres hommes glanées dans des livres, des images, etc. et que l’on les assemble à volonté pour en faire une image composite. Mais en poussant un peu plus loin l’expérience, on se convainc généralement qu’on est devenu conscient que le nouveau pays a ses lois naturelles inviolables, tout comme le monde physique qu’on ne peut pas faire ou défaire à volonté, que les mêmes causes produisent les mêmes effets, que l’on est en fait simplement un spectateur et en aucun cas un créateur. La conviction se fait jour alors qu’on perçoit réellement une nouvelle gamme de phénomènes plus étendue ; celle, en fait, qui est connue comme étant le Monde Astral ou Plan Astral.
[…] En prenant quelques symboles dont je connais la signification, tel qu’un Tattva ou une carte de Tarot, l’idée abstraite de la signification du symbole vient en premier – comme le feu, ou l’eau dans l’abstrait – et une disposition d’esprit associée et sympathique à cela, un désir pour cet élément particulier – pas aiguisé mais perceptible – graduellement la sensation des effets physiques de l’élément – comme de chaleur, d’humidité, etc. – et surtout le son comme le rugissement ou le craquement du feu, la ruée, le fouettement ou l’ondulation de l’eau. Graduellement l’attention se retire des visions et des sons environnants, un brouillard gris paraît envelopper toutes choses, sur lequel la forme du symbole est projetée, comme à travers une lanterne magique sur de la vapeur.
[…] La Conscience semble alors traverser le symbole pour entrer dans des royaumes situés au-delà mais, comme il est dit ci-dessus, je pense qu’il est plus vraisemblable que les visions et les images d’au-delà arrivent aux centres hypersensibles du cerveau et, comme ceux-ci ont été sensibilisés par le symbole et que le premier effet a été la vision du symbole lui-même sur le brouillard gris, elles semblent prendre la forme du symbole et passer à travers lui. En tout cas, la sensation est comme si on regardait une série d’images en mouvement, bien qu’il y ait des êtres dans ce nouveau monde avec qui on peut converser, des animaux qu’on peut dominer, ou par lesquels on est attiré, cependant pour moi personnellement tout cela n’est pas plus solide que les images d’un Kinétoscope ou que le son d’un phonographe.
Cependant quand cette sensibilité du cerveau et le pouvoir de perception sont établis une fois, il semble en sortir le pouvoir d’aller réellement dans ces scènes visionnaires et de les voir comme solides, en effet, d’y faire réellement des choses et d’y produire des effets .
J’imagine que c’est ce qu’on appelle le Voyage dans la Vision de l’Esprit.
[…] La sensation, cependant, est pour moi personnellement en premier lieu de devenir vaguement conscient d’une silhouette marchant parmi les scènes de ce nouveau pays -ou Plan Astral – de devenir graduellement conscient que c’est ma propre silhouette que je regarde, d’être graduellement capable de regarder à travers les yeux, et de sentir avec les sensations, de ce « doppel ganger ». Ensuite d’être capable consciemment de diriger ses déplacements, de les contrôler, de l’habiter, et être capable dans ce corps de visiter les scènes et de rencontrer les gens que précédemment je n’avais que regardés, en quelque sorte comme à travers un télescope.
C’est comme si ma Conscience avait jailli de mon propre corps pour prendre possession d’un corps que j’avais soit créé pour ce but, soit invoqué hors de la Sphère Astrale comme un véhicule pour moi.
[…] La Perception du plan Astral semble être étrangement sujette à des illusions, émanant probablement d’imperfections dans le sensorium ou cerveau physique -comme un objet vu à travers un verre défectueux est déformé – c’est-à-dire que l’élément personnel, ou ce que les scientifiques appellent « l’équation personnelle », devient si puissant qu’il produit une véritable erreur.
De même que le cerveau peut être rendu sensible dans une direction particulière par un symbole – de même ces erreurs peuvent aussi être corrigées par un symbole. Les qualités diverses dans la nature de chaque homme sont symbolisées par les planètes -c’est pourquoi, lorsque cette symbolique est bien connue, les symboles planétaires peuvent être utilisés pour corriger des erreurs émanant de la qualité particulière attribuée à chacun.
Ainsi l’erreur peut consister en ce que les visions soient composées simplement à partir des souvenirs. Créez dans ce cas, en une lumière d’un blanc brillant, devant l’image que vous suspectez d’être simplement un produit de la mémoire, la lettre Thav, le symbole du sentier de Saturne, « Le Crand de la Nuit du Temps » – dont l’influence sérieuse et calme causera la disparition de l’image du souvenir. Similairement Beth pour Mercure, formulé de la même façon, fera disparaître tout produit de l’illusion intellectuelle menteuse – Daleth pour Vénus est utilisé pour ce qui résulte de la vanité intellectuelle -Guimel pour la Lune pour un esprit vacillant – Resh pour le Soleil pour les illusions d’arrogance, de vanité, etc., Kaph pour le Sentier de Jupiter contre l’imagination, et Peh pour le sentier de Mal, contre la vengeance, la haine, etc.
Voyage dans la Vision de l’Esprit. John William Brodie-Innes. Transmis en janvier 1894. Extrait de « Flying Roll N° XXV : Essai sur la voyance et les voyages dans la vision de l’esprit », Les Flying Rolls de l’ordre hermétique de la Golden Dawn – Gnose des Rose Croix du XIXe Siècle, Sesheta Publications 2006.
Bien que la théorie faisant du microcosme un reflet du macrocosme évoquée ci-dessous par J. W. Brodie-Innes soit un peu trop « occultiste » et systématique à mon goût, j’ai trouvé ce texte intéressant. Pour des questions de ©, je n’en donne que des extraits. Il peut être lu dans son intégralité dans le recueil Les Flying Rolls de l’ordre hermétique de la Golden Dawn – Gnose des Rose Croix du XIXe Siècle, Sesheta Publications 2006.
Mel
Essai sur la voyance et les voyages dans la vision de l’esprit, par John William Brodie-Innes
La meilleure théorie du phénomène de Voyance semble être fondée sur la relation entre l’homme en tant que Microcosme et l’Univers en tant que Macrocosme ; considérant le premier comme un reflet en miniature du dernier, comme dans un champ d’herbe plein de gouttes de rosée, chaque goutte peut présenter une image minuscule parfaite des arbres et des montagnes, du ciel, des nuages, du soleil et des étoiles. […] Si l’homme pouvait seulement être conscient des images ainsi reflétées ou imprimées il posséderait immédiatement toute connaissance réelle ou potentielle de toutes choses dans le Cosmos.
[…] La raison, alors, pour laquelle nous n’avons pas consciemment en nous-mêmes une telle connaissance doit provenir de la stupidité du Sensorium, le cerveau physique concret, qui ne peut pas percevoir les images sur la sphère de sensation. Si, alors, toute connaissance se trouve dans la sphère propre de chaque homme, c’est en regardant à l’intérieur, ou par intuition […] et le moyen le plus rapide et le plus sûr est l’utilisation d’un symbole. C’est quelque chose qui arrive souvent dans la vie quotidienne, mais tellement que cela passe inaperçu. Par exemple […] pour un amant, le nom de sa maîtresse dit par hasard en sa présence, la vue d’une couleur qu’elle porte habituellement, ou l’odeur d’un parfum familier suffira pour évoquer l’image de la forme bien aimée presque visiblement devant lui et produire une accélération du pouls.
[…] L’effet du symbole est de rendre une portion du cerveau physique plus sensible, ou peut-être plus translucide, de sorte que les images se trouvant dans la région correspondante de la Sphère de Sensation peuvent être perçues faiblement (une telle sensibilité du cerveau peut être produite par d’autres voies, comme l’hypnose ou la transe auto-provoquée, par l’obsession, la maladie, etc. – mais la méthode par le symbole semble rester la plus sûre et la meilleure).
[…] L’expérimentateur doit connaître parfaitement les attributions et les significations du symbole employé, car cette connaissance produit une concentration immédiate de pensée, d’énergie vitale, de force nerveuse, et de sang physique concret sur la zone du cerveau qui s’y rapporte.
[…] Donc si on prend la carte du Tattva Tejas, la connaissance de son appartenance au Feu chargera automatiquement de force nerveuse et de sang tous les centres du cerveau concernant le Feu, et rappellera involontairement les différents Noms Divins et spirituels que l’expérimentateur a appris en connexion avec cela. Les prononcer réellement avec la solennité et la puissance de la Vibration augmentera l’effet – regarder fixement le symbole et toucher l’instrument approprié, qui est aussi un symbole de la même zone du cerveau, augmente momentanément la force jusqu’à ce que chaque autre cellule du cerveau soit fermée, étouffée et inhibée, la conscience entière est concentrée sur la perception du feu.
Les cerveaux physiques deviennent ainsi sensibles et translucides dans cette considération et capable de percevoir indistinctement dans la Sphère de sensation le reflet de l’idée Macrocosmique du Feu, avec toutes ses connotations.
La sensation est comme si on traversait une fenêtre pour entrer dans un nouveau monde. La réalité est probablement que la nouvelle sensibilité permet au cerveau physique concret de devenir conscient d’idées et d’images jusqu’ici inconnues.
Il semblerait tout d’abord que tout ce qui est perçu ainsi n’est que le produit de notre propre imagination -c.-à-d. qu’on prend simplement des parcelles de souvenirs, des parcelles des idées d’autres hommes glanées dans des livres, des images, etc. et que l’on les assemble à volonté pour en faire une image composite. Mais en poussant un peu plus loin l’expérience, on se convainc généralement qu’on est devenu conscient que le nouveau pays a ses lois naturelles inviolables, tout comme le monde physique qu’on ne peut pas faire ou défaire à volonté, que les mêmes causes produisent les mêmes effets, que l’on est en fait simplement un spectateur et en aucun cas un créateur. La conviction se fait jour alors qu’on perçoit réellement une nouvelle gamme de phénomènes plus étendue ; celle, en fait, qui est connue comme étant le Monde Astral ou Plan Astral.
[…] En prenant quelques symboles dont je connais la signification, tel qu’un Tattva ou une carte de Tarot, l’idée abstraite de la signification du symbole vient en premier – comme le feu, ou l’eau dans l’abstrait – et une disposition d’esprit associée et sympathique à cela, un désir pour cet élément particulier – pas aiguisé mais perceptible – graduellement la sensation des effets physiques de l’élément – comme de chaleur, d’humidité, etc. – et surtout le son comme le rugissement ou le craquement du feu, la ruée, le fouettement ou l’ondulation de l’eau. Graduellement l’attention se retire des visions et des sons environnants, un brouillard gris paraît envelopper toutes choses, sur lequel la forme du symbole est projetée, comme à travers une lanterne magique sur de la vapeur.
[…] La Conscience semble alors traverser le symbole pour entrer dans des royaumes situés au-delà mais, comme il est dit ci-dessus, je pense qu’il est plus vraisemblable que les visions et les images d’au-delà arrivent aux centres hypersensibles du cerveau et, comme ceux-ci ont été sensibilisés par le symbole et que le premier effet a été la vision du symbole lui-même sur le brouillard gris, elles semblent prendre la forme du symbole et passer à travers lui. En tout cas, la sensation est comme si on regardait une série d’images en mouvement, bien qu’il y ait des êtres dans ce nouveau monde avec qui on peut converser, des animaux qu’on peut dominer, ou par lesquels on est attiré, cependant pour moi personnellement tout cela n’est pas plus solide que les images d’un Kinétoscope ou que le son d’un phonographe.
Cependant quand cette sensibilité du cerveau et le pouvoir de perception sont établis une fois, il semble en sortir le pouvoir d’aller réellement dans ces scènes visionnaires et de les voir comme solides, en effet, d’y faire réellement des choses et d’y produire des effets .
J’imagine que c’est ce qu’on appelle le Voyage dans la Vision de l’Esprit.
[…] La sensation, cependant, est pour moi personnellement en premier lieu de devenir vaguement conscient d’une silhouette marchant parmi les scènes de ce nouveau pays -ou Plan Astral – de devenir graduellement conscient que c’est ma propre silhouette que je regarde, d’être graduellement capable de regarder à travers les yeux, et de sentir avec les sensations, de ce « doppel ganger ». Ensuite d’être capable consciemment de diriger ses déplacements, de les contrôler, de l’habiter, et être capable dans ce corps de visiter les scènes et de rencontrer les gens que précédemment je n’avais que regardés, en quelque sorte comme à travers un télescope.
C’est comme si ma Conscience avait jailli de mon propre corps pour prendre possession d’un corps que j’avais soit créé pour ce but, soit invoqué hors de la Sphère Astrale comme un véhicule pour moi.
[…] La Perception du plan Astral semble être étrangement sujette à des illusions, émanant probablement d’imperfections dans le sensorium ou cerveau physique -comme un objet vu à travers un verre défectueux est déformé – c’est-à-dire que l’élément personnel, ou ce que les scientifiques appellent « l’équation personnelle », devient si puissant qu’il produit une véritable erreur.
De même que le cerveau peut être rendu sensible dans une direction particulière par un symbole – de même ces erreurs peuvent aussi être corrigées par un symbole. Les qualités diverses dans la nature de chaque homme sont symbolisées par les planètes -c’est pourquoi, lorsque cette symbolique est bien connue, les symboles planétaires peuvent être utilisés pour corriger des erreurs émanant de la qualité particulière attribuée à chacun.
Ainsi l’erreur peut consister en ce que les visions soient composées simplement à partir des souvenirs. Créez dans ce cas, en une lumière d’un blanc brillant, devant l’image que vous suspectez d’être simplement un produit de la mémoire, la lettre Thav, le symbole du sentier de Saturne, « Le Crand de la Nuit du Temps » – dont l’influence sérieuse et calme causera la disparition de l’image du souvenir. Similairement Beth pour Mercure, formulé de la même façon, fera disparaître tout produit de l’illusion intellectuelle menteuse – Daleth pour Vénus est utilisé pour ce qui résulte de la vanité intellectuelle -Guimel pour la Lune pour un esprit vacillant – Resh pour le Soleil pour les illusions d’arrogance, de vanité, etc., Kaph pour le Sentier de Jupiter contre l’imagination, et Peh pour le sentier de Mal, contre la vengeance, la haine, etc.