Par Phil Hine
« Le Chaos parle plus fort que les mots », Frère Moebius B., L.O.O.N.
Le Babillage
Le babillage est un dérèglement délibéré des sens — orchestrant une cacophonie personnelle, une descente dans les profondeurs du subconscient, afin de s’y confronter à ses « habitants », de les brider.
Cet essai est un bref compte rendu d’une exploration personnelle des « démons » de ma propre psyché. Plutôt que de me baser sur des approches existantes, j’ai préféré développer une approche purement personnelle. Je ne délivre pas ce compte rendu afin d’imposer aux autres cette approche particulière, mais dans l’espoir qu’il aidera ceux qui expérimentent eux aussi ces diverses techniques. Je ne souhaite pas non plus critiquer ou invalider les systèmes traditionnels de magie goétique, je dirais simplement qu’ils ne sont pas pour moi.
Ce travail commença de manière assez anonyme, par la compilation d’un « livre noir », par une dissection de la personnalité, en termes d’habitude, de défauts, de fautes, d’idéaux, tout ce que j’étais, voulais être, ou refusais d’être. Goûts, aversions, attractions et dégoûts. Puis les autoportraits, écrits à la troisième personne : un portrait positif, un portrait neutre, un portrait négatif. Un CV, une notice nécrologique. À tout cela fut ajouté un « Livre des Gaffes » : toute erreur, tout souvenir gênant pouvant être recueilli ; extraits de livrets scolaires ; lettres et photographies faisant resurgir de douloureux souvenirs.
Des extraits choisis furent enregistrés sur cassette, puis les cassettes furent mixées de manière à donner une série de « cut-up ». Une tentative délibérée de chirurgie psychique, casser le vase pour le remouler.
Puis les dispositions mondaines. Se retirer de la compagnie des autres, une si vieille nécessité, pour que nos démons ne dérangent point l’imprudent. Sur un plan plus pratique, afin qu’on ne vous tombe pas dessus, qu’on ne vous prenne pour un psychotique et qu’on vous incarcère dans un asile.
Je décidai de me contenter d’une bouffe simple, nourrissante, facile à préparer. Avec une réserve d’herbe comme aide chimique. Des drogues ? Qui en a besoin ? Cependant, un choix de substances naturelles peut aider à faire avancer les choses.
Le temple : noir, sans fenêtre, sans ornement, mais pas dépouillé ! J’entassai tout un bric-à-brac à ses extrémités. Plaques d’Isorel, un seau d’argile, des bouteilles, des postes de radio cassés, des déchets provenant de la benne d’un terrain en construction, des peintures, des outils, un pistolet à peinture, tout ce dont je pouvais avoir besoin, et encore quelques trucs en plus.
Mettre bas l’Habitant Intérieur : Légion est son nom.
Je me préparais à une descente dans le labyrinthe, afin d’y faire la connaissance de « Ceux Qui Sont oubliés », avec le plus petit des fils d’Ariane pour m’y retrouver. Pourquoi risquer la folie de la sorte ? C’est le voyage intérieur, le ventre de la baleine, la fête des voraces. Pourquoi partir seul, sans la sécurité de rituels et bannissements testés et éprouvés ? Oh, je ne crois plus dans tous ces vieux livres, en ces moines fous et leurs Nécronomicons et sceaux blasphématoires. À quel prix la connaissance interdite ? Environ 15 € en édition de poche, voilà. Ridicule ! Je décidai donc de compiler un vivant grimoire. Produit de l’ère technocratique, j’allais employer ses débris pour façonner mes rêves. « Le Hurlement » — le sifflement, la vocifération, les cris statiques de radios captant des stations mortes.
Au travail : une structure lâche étant requise (c’est du moins ce que je croyais), je mis au point une hiérarchie basée sur les travaux du psychologue Abraham Maslow, qui incluait les démons de « survie » — faim, soif, etc. ; les démons de « l’Ego » (amour-propre, image de soi, etc.) ; et des conceptions plus abstraites telle la soif de connaissance ou de sagesse. Plus profond est le niveau hiérarchique, plus primitifs sont les désirs.
Les techniques : inonder et vomir (manger et excréter) — inonder la conscience d’images données, mettre bas (évoquer) le démon, lui donner forme, « chair », et pour finir un nom ou un sceau. Les cassettes cut-up de la personnalité devaient agir comme sceaux auditifs — des orages émotionnels suscités par l’intensive remise en mémoire (répétition) d’ensembles de souvenirs. Lâcher les hyènes du cynisme sur un dessein ou un idéal choisi.
Les moyens de la Gnose : surcharge sensorielle, hyperventilation, de vieux copains comme la faim, la soif, l’épuisement. 120 heures sans sommeil parent la conscience d’un beau « liseré » paranoïde.
Cohésion des images : peindre avec ses doigts, façonner de l’argile mélangée à des fluides corporels et des excréments, sculpter à l’aide de verre brisé, et les méthodes plus usuelles : sceaux, écriture automatique, griffonner des graphiques.
Ce sont les moyens par lesquels prennent forme Ceux Qui Sont Oubliés. Ces « psychogrammes » sont bien en dessous des images et visions qui vacillent autour de moi. Je hurle : « Un autre tas de merde pour le Grand Livre ? », et tape dessus à coups de marteau, puis m’effondre, épuisé, avec des haut-le-cœur, sur le sol du temple. Les lignes rouges du yantra-circuit sur le sol semblent être à ce moment particulièrement moqueuses, indifférentes à mes efforts. Il y a dans ma tête comme une sensation de « violentes torsions », le craquement de mes vertèbres tordues, animal impuissant dont on tord le cou, et je commence à hurler les noms qui jaillissent de ma gorge :
ZZZNNNAAAAAAA SHKAAA GNAAAAA IIAAAA
Et les chacals font irruption pour se nourrir et je ris lorsque je vois que tous ont mon visage.
Je redescends de là avec une sorte de calme détachement, momentanément « vidé » de toute autre sensation. Je marchai autour du temple, comme si je voyais les débris pour la première fois. Examinant soigneusement le désordre, considérant chaque œuvre à demi achevée, comme si elle n’avait rien à voir avec moi. Je fus à même de donner des noms à certaines œuvres : « Tu es Uul, peur de l’échec, tu es Hamal, culpabilité pas encore effacée. » Ces noms, et leurs sceaux constituaient la base d’un alphabet d’assujettissement.
La seconde partie de cette opération consistait à expérimenter avec l’alphabet obtenu — assujettir les démons comme armes magiques destinées à un emploi ultérieur. Lorsque la phase initiale fut terminée, je dormis environ dix-huit heures, et me réveillai affranchi du délire frénétique qui avait été échafaudé. Au cours des six mois qui suivirent, environ, je traversai des accès périodiques de dépression, de paranoïa et de dégoût de moi-même. Lorsque de telles sensations survenaient, l’emploi des sceaux et des noms appropriés bannissait ces démons, les renvoyait dans leurs bouteilles.
Commentaire
La Hiérarchie des Besoins Humains
Traditionnellement, les Démons et les Diables sont organisés en fonction des rangs et des hiérarchies, avec des « Princes » gouvernants des démons inférieurs. Les grimoires laissent supposer que si l’Enfer existe, c’est une bureaucratie, d’ailleurs les bureaucraties Terrestres sont des structures démoniaques – comme toute personne ayant eu affaire avec la DHSS pourra le vérifier.
La hiérarchie utilisée dans le Babillage fût développée par le psychologue Abraham Maslow, pour montrer comment les différents niveaux du « besoin » influencent le comportement et les motivations. Sa hiérarchie des Besoins Humains est une pyramide de désirs, qui vont des besoins de survie biologiques (nourriture, abri, etc.) à des besoins plus complexes :
Biologique faim, soif, chaleur
Sécurité cad libre de toute peur
Affiliatif être pris en considération
Estime statut, louanges, appartenance
Cognitif stimulation intellectuelle
Esthétique culture, art
Réalisation propre connaissance de soi
Selon Maslow, les besoins d’un niveau doivent être au moins partiellement remplis avant que ceux du prochain niveau deviennent importants — c’est pourquoi les besoins esthétiques ne sont généralement pas haut placés sur la liste lorsque l’on meurt de faim. On peut devenir « possédé » par ses démons de survie, et par conséquent devenir capable d’accomplir des actes que l’on n’aurait même pas envisagés autrement. Les survivants d’accident d’avion recourant au cannibalisme en sont un exemple extrême.
En tentant d’extirper les couches de ma propre psyché de cette façon, je fus frappé par la structure en « Poupée russe » des démons — que les racines d’un caractère cognitif puissent être suivies vers le bas dans les niveaux de l’estime de soi, de l’affiliation, et des besoins de survie. Cette idée semble être impliquée dans l’image zoomorphique de l’homme-animal. Si nous renions nos démons alors ils « sortent » réellement, et le soi devient une forteresse pour une armée en guerre contre lui-même. Par contraste, le babillage est un essai de catharsis, pour comprendre et unifier les habitants de l’intérieur, plutôt que de les renier ou de les subjuguer.
Le voyage Chamanique
Le thème central de toute « retraite magique » de cette nature est le voyage intérieur. Les chamans du monde entier, et les plus puissants mythes religieux s’intéressent à cette descente dans le chaos — la confrontation avec la mort, le festin du démon, l’épreuve du feu, la communion avec la mort — et le retour qui suit — l’accomplissement du pouvoir, et le retour aux affaires Humaines en tant qu’initié. Les éléments centraux dans ce processus peuvent être résumés comme suit :
Phase de Départ : Appel au départ, séparation d’avec la vie mondaine, descente
Phase d’initiation : Épreuves, le labyrinthe, la matrice, le ventre de la baleine, guides et alliés
Illumination / Transformation
Phase de Retour : Renaissance, retour au monde
Maîtrise / Connaissance
La conscience de ce processus est un thème central de l’approche contemporaine du développement connu sous le nom de Magie du Chaos, une approche qui se concentre sur l’examen et la mise à l’écart des structures de croyance, c’est-à-dire le conditionnement culturel qui définit notre expérience du monde. Mourir à soi même pour faciliter un retour vers « l’union » avec le Cosmos et le Chaos, union que nous sentions initialement comme perdue. Ce que vous pouvez tirer de cette expérience, c’est une capacité accrue à survivre, non en combattant l’environnement ou en devenant passivement résigné à ce qui vous arrive, mais en comprenant l’unité basique du soi et de l’environnement et l’importance qu’il y a à pouvoir être un agent autodéterminé.
Autres lectures :
Nightside of Eden — Kenneth Grant
Shamanic Voices — Joan Halifax
The great Mother – Neumann
Fear and Loathing in Las Vegas – Hunter S. Thompson
Cities of the Red Night — William S. Burroughs
Le Livre du plaisir — Austin Osman Spare
Thundersqueak – Angerford and Lea
The Masks of God — Joseph Campbell
An Introduction to Psycology – Hilgard, Atkinson and Atkinson
Liber Null — Peter Carroll
Hurlement. Phil Hine. Cet essai fut publié dans le Magazine Nox, Numéro 6, 1988. Traduction française par Morigane.
Par Phil Hine
« Le Chaos parle plus fort que les mots », Frère Moebius B., L.O.O.N.
Le Babillage
Le babillage est un dérèglement délibéré des sens — orchestrant une cacophonie personnelle, une descente dans les profondeurs du subconscient, afin de s’y confronter à ses « habitants », de les brider.
Cet essai est un bref compte rendu d’une exploration personnelle des « démons » de ma propre psyché. Plutôt que de me baser sur des approches existantes, j’ai préféré développer une approche purement personnelle. Je ne délivre pas ce compte rendu afin d’imposer aux autres cette approche particulière, mais dans l’espoir qu’il aidera ceux qui expérimentent eux aussi ces diverses techniques. Je ne souhaite pas non plus critiquer ou invalider les systèmes traditionnels de magie goétique, je dirais simplement qu’ils ne sont pas pour moi.
Ce travail commença de manière assez anonyme, par la compilation d’un « livre noir », par une dissection de la personnalité, en termes d’habitude, de défauts, de fautes, d’idéaux, tout ce que j’étais, voulais être, ou refusais d’être. Goûts, aversions, attractions et dégoûts. Puis les autoportraits, écrits à la troisième personne : un portrait positif, un portrait neutre, un portrait négatif. Un CV, une notice nécrologique. À tout cela fut ajouté un « Livre des Gaffes » : toute erreur, tout souvenir gênant pouvant être recueilli ; extraits de livrets scolaires ; lettres et photographies faisant resurgir de douloureux souvenirs.
Des extraits choisis furent enregistrés sur cassette, puis les cassettes furent mixées de manière à donner une série de « cut-up ». Une tentative délibérée de chirurgie psychique, casser le vase pour le remouler.
Puis les dispositions mondaines. Se retirer de la compagnie des autres, une si vieille nécessité, pour que nos démons ne dérangent point l’imprudent. Sur un plan plus pratique, afin qu’on ne vous tombe pas dessus, qu’on ne vous prenne pour un psychotique et qu’on vous incarcère dans un asile.
Je décidai de me contenter d’une bouffe simple, nourrissante, facile à préparer. Avec une réserve d’herbe comme aide chimique. Des drogues ? Qui en a besoin ? Cependant, un choix de substances naturelles peut aider à faire avancer les choses.
Le temple : noir, sans fenêtre, sans ornement, mais pas dépouillé ! J’entassai tout un bric-à-brac à ses extrémités. Plaques d’Isorel, un seau d’argile, des bouteilles, des postes de radio cassés, des déchets provenant de la benne d’un terrain en construction, des peintures, des outils, un pistolet à peinture, tout ce dont je pouvais avoir besoin, et encore quelques trucs en plus.
Mettre bas l’Habitant Intérieur : Légion est son nom.
Je me préparais à une descente dans le labyrinthe, afin d’y faire la connaissance de « Ceux Qui Sont oubliés », avec le plus petit des fils d’Ariane pour m’y retrouver. Pourquoi risquer la folie de la sorte ? C’est le voyage intérieur, le ventre de la baleine, la fête des voraces. Pourquoi partir seul, sans la sécurité de rituels et bannissements testés et éprouvés ? Oh, je ne crois plus dans tous ces vieux livres, en ces moines fous et leurs Nécronomicons et sceaux blasphématoires. À quel prix la connaissance interdite ? Environ 15 € en édition de poche, voilà. Ridicule ! Je décidai donc de compiler un vivant grimoire. Produit de l’ère technocratique, j’allais employer ses débris pour façonner mes rêves. « Le Hurlement » — le sifflement, la vocifération, les cris statiques de radios captant des stations mortes.
Au travail : une structure lâche étant requise (c’est du moins ce que je croyais), je mis au point une hiérarchie basée sur les travaux du psychologue Abraham Maslow, qui incluait les démons de « survie » — faim, soif, etc. ; les démons de « l’Ego » (amour-propre, image de soi, etc.) ; et des conceptions plus abstraites telle la soif de connaissance ou de sagesse. Plus profond est le niveau hiérarchique, plus primitifs sont les désirs.
Les techniques : inonder et vomir (manger et excréter) — inonder la conscience d’images données, mettre bas (évoquer) le démon, lui donner forme, « chair », et pour finir un nom ou un sceau. Les cassettes cut-up de la personnalité devaient agir comme sceaux auditifs — des orages émotionnels suscités par l’intensive remise en mémoire (répétition) d’ensembles de souvenirs. Lâcher les hyènes du cynisme sur un dessein ou un idéal choisi.
Les moyens de la Gnose : surcharge sensorielle, hyperventilation, de vieux copains comme la faim, la soif, l’épuisement. 120 heures sans sommeil parent la conscience d’un beau « liseré » paranoïde.
Cohésion des images : peindre avec ses doigts, façonner de l’argile mélangée à des fluides corporels et des excréments, sculpter à l’aide de verre brisé, et les méthodes plus usuelles : sceaux, écriture automatique, griffonner des graphiques.
Ce sont les moyens par lesquels prennent forme Ceux Qui Sont Oubliés. Ces « psychogrammes » sont bien en dessous des images et visions qui vacillent autour de moi. Je hurle : « Un autre tas de merde pour le Grand Livre ? », et tape dessus à coups de marteau, puis m’effondre, épuisé, avec des haut-le-cœur, sur le sol du temple. Les lignes rouges du yantra-circuit sur le sol semblent être à ce moment particulièrement moqueuses, indifférentes à mes efforts. Il y a dans ma tête comme une sensation de « violentes torsions », le craquement de mes vertèbres tordues, animal impuissant dont on tord le cou, et je commence à hurler les noms qui jaillissent de ma gorge :
ZZZNNNAAAAAAA SHKAAA GNAAAAA IIAAAA
Et les chacals font irruption pour se nourrir et je ris lorsque je vois que tous ont mon visage.
Je redescends de là avec une sorte de calme détachement, momentanément « vidé » de toute autre sensation. Je marchai autour du temple, comme si je voyais les débris pour la première fois. Examinant soigneusement le désordre, considérant chaque œuvre à demi achevée, comme si elle n’avait rien à voir avec moi. Je fus à même de donner des noms à certaines œuvres : « Tu es Uul, peur de l’échec, tu es Hamal, culpabilité pas encore effacée. » Ces noms, et leurs sceaux constituaient la base d’un alphabet d’assujettissement.
La seconde partie de cette opération consistait à expérimenter avec l’alphabet obtenu — assujettir les démons comme armes magiques destinées à un emploi ultérieur. Lorsque la phase initiale fut terminée, je dormis environ dix-huit heures, et me réveillai affranchi du délire frénétique qui avait été échafaudé. Au cours des six mois qui suivirent, environ, je traversai des accès périodiques de dépression, de paranoïa et de dégoût de moi-même. Lorsque de telles sensations survenaient, l’emploi des sceaux et des noms appropriés bannissait ces démons, les renvoyait dans leurs bouteilles.
Commentaire
La Hiérarchie des Besoins Humains
Traditionnellement, les Démons et les Diables sont organisés en fonction des rangs et des hiérarchies, avec des « Princes » gouvernants des démons inférieurs. Les grimoires laissent supposer que si l’Enfer existe, c’est une bureaucratie, d’ailleurs les bureaucraties Terrestres sont des structures démoniaques – comme toute personne ayant eu affaire avec la DHSS pourra le vérifier.
La hiérarchie utilisée dans le Babillage fût développée par le psychologue Abraham Maslow, pour montrer comment les différents niveaux du « besoin » influencent le comportement et les motivations. Sa hiérarchie des Besoins Humains est une pyramide de désirs, qui vont des besoins de survie biologiques (nourriture, abri, etc.) à des besoins plus complexes :
Biologique faim, soif, chaleur
Sécurité cad libre de toute peur
Affiliatif être pris en considération
Estime statut, louanges, appartenance
Cognitif stimulation intellectuelle
Esthétique culture, art
Réalisation propre connaissance de soi
Selon Maslow, les besoins d’un niveau doivent être au moins partiellement remplis avant que ceux du prochain niveau deviennent importants — c’est pourquoi les besoins esthétiques ne sont généralement pas haut placés sur la liste lorsque l’on meurt de faim. On peut devenir « possédé » par ses démons de survie, et par conséquent devenir capable d’accomplir des actes que l’on n’aurait même pas envisagés autrement. Les survivants d’accident d’avion recourant au cannibalisme en sont un exemple extrême.
En tentant d’extirper les couches de ma propre psyché de cette façon, je fus frappé par la structure en « Poupée russe » des démons — que les racines d’un caractère cognitif puissent être suivies vers le bas dans les niveaux de l’estime de soi, de l’affiliation, et des besoins de survie. Cette idée semble être impliquée dans l’image zoomorphique de l’homme-animal. Si nous renions nos démons alors ils « sortent » réellement, et le soi devient une forteresse pour une armée en guerre contre lui-même. Par contraste, le babillage est un essai de catharsis, pour comprendre et unifier les habitants de l’intérieur, plutôt que de les renier ou de les subjuguer.
Le voyage Chamanique
Le thème central de toute « retraite magique » de cette nature est le voyage intérieur. Les chamans du monde entier, et les plus puissants mythes religieux s’intéressent à cette descente dans le chaos — la confrontation avec la mort, le festin du démon, l’épreuve du feu, la communion avec la mort — et le retour qui suit — l’accomplissement du pouvoir, et le retour aux affaires Humaines en tant qu’initié. Les éléments centraux dans ce processus peuvent être résumés comme suit :
Phase de Départ : Appel au départ, séparation d’avec la vie mondaine, descente
Phase d’initiation : Épreuves, le labyrinthe, la matrice, le ventre de la baleine, guides et alliés
Illumination / Transformation
Phase de Retour : Renaissance, retour au monde
Maîtrise / Connaissance
La conscience de ce processus est un thème central de l’approche contemporaine du développement connu sous le nom de Magie du Chaos, une approche qui se concentre sur l’examen et la mise à l’écart des structures de croyance, c’est-à-dire le conditionnement culturel qui définit notre expérience du monde. Mourir à soi même pour faciliter un retour vers « l’union » avec le Cosmos et le Chaos, union que nous sentions initialement comme perdue. Ce que vous pouvez tirer de cette expérience, c’est une capacité accrue à survivre, non en combattant l’environnement ou en devenant passivement résigné à ce qui vous arrive, mais en comprenant l’unité basique du soi et de l’environnement et l’importance qu’il y a à pouvoir être un agent autodéterminé.
Autres lectures :
Nightside of Eden — Kenneth Grant
Shamanic Voices — Joan Halifax
The great Mother – Neumann
Fear and Loathing in Las Vegas – Hunter S. Thompson
Cities of the Red Night — William S. Burroughs
Le Livre du plaisir — Austin Osman Spare
Thundersqueak – Angerford and Lea
The Masks of God — Joseph Campbell
An Introduction to Psycology – Hilgard, Atkinson and Atkinson
Liber Null — Peter Carroll