Par The Lincoln Order of Neuromancers
Mon vieux maître me disait « Mon enfant, il n’y a rien que vous ne puissiez faire si vous y appliquez votre esprit ». Et donc, nous sommes allés, forts des prérogatives de la Golden Dawn, arrêter la marée au bord de mer de Bournemouth. Suite à quoi, il m’a fait fabriquer des sigils à faire dresser les cheveux sur la tête d’Harold Macmillan [1]. Il a voué sa vie à la magie, m’a-t-il dit, après avoir rencontré Crowley dans un bain turc, mais il faut dire que son enthousiasme immodéré était contagieux. Vous savez bien que vous pouvez le faire, aussi ridicule ou absurde que cela paraisse. Il était fier de dire « si le royaume des cieux est en nous, alors pourquoi dépenser plus de 10 livres pour des livres occultes ? ».
Voici quelques-unes des choses qu’il m’a fait faire :
Tout ce que nous savons se réduit en fin de compte à des suppositions. Donc, inversez toutes les propositions ou insérez « ne… pas » dans toutes les phrases et sautez dans le vide ! Réveillez-vous un matin et efforcez-vous de bannir votre réalité quotidienne – tout est désormais nouveau, totalement inconnu et déroutant. Les objets deviennent intenses et effrayants.
Soyez dans l’erreur ! Nous passons beaucoup de temps à nous efforcer d’avoir les bonnes réponses, les croyances justes, à faire les choses correctement. Or faire les choses bien = confiance = réussite. C’est d’un rasoir ! Trompez-vous !
Dieux et Gourous : Être possédé par un Dieu ou un esprit vous permet de faire des choses dont vous ne vous sentez pas capable d’habitude. Un Gourou vous donne l’assurance de pouvoir marcher sur une corde raide sans vous casser la gueule, de pouvoir jouer dans l’endroit le plus profond de la piscine sans vous noyer. La folie semble être le lot professionnel des magiciens. Mais il vaut mieux être fou tout de suite, ça permet de gagner du temps. Harpo Max était le plus grand chamane d’Hollywood. Pourriez-vous faire exploser un gant en plastique, puis le traire ?
La santé mentale est « là-bas » plutôt que dans votre tête, la plupart des gens se jugeant eux-mêmes plus fous que les autres. Si trop de voix démentes parlent dans notre tête, alors nous sommes bloqués. Je me souviens d’une femme dans un asile d’aliénés qui pensait qu’elle était un oiseau dans une cage – elle avait appris à garder le silence là-dessus et se contentait de dire aux gens qu’elle avait eu ses médicaments, etc. Etre prudent, c’est être sain [2] – ne pas exprimer ses pensées folles. La Magie peut être à l’inverse de laisser ces pensées folles vagabonder dans les rues.
La Magie est une chose des rues. Les magiciens doivent être vus et entendus. Ce saltimbanque de Crowley en est un bon exemple, dans la lignée des Cagliostro, Simon le magicien et autres chamanes et sorcières du monde entier. Un bon magicien joue devant son auditoire, qu’il s’agisse d’un chamane tribal pratiquant l’Ifa ou d’un sorcier installé au coin de la rue fabriquant des talismans anti-flics avec des couvercles de boîte de conserve.
Apprendre à jongler, danser, pratiquer la course en sac. Voilà les vrais Siddhis. Si vous êtes sur le point de devenir un vrai snob mégalomane, vous pourriez en profiter pour rire un peu, tant que vous y êtes. Faites passer le chapeau !
[1] Harold Macmillan : Premier ministre de la Grande-Bretagne et chef du parti conservateur durant les années 1950. NDT.
[2] Le texte anglais joue sur les sonorités de « safe » et « sane ». NDT.
Convoquer la Folie. Traduction française par Melmothia & Spartakus FreeMann, 2009.
Par The Lincoln Order of Neuromancers
Mon vieux maître me disait « Mon enfant, il n’y a rien que vous ne puissiez faire si vous y appliquez votre esprit ». Et donc, nous sommes allés, forts des prérogatives de la Golden Dawn, arrêter la marée au bord de mer de Bournemouth. Suite à quoi, il m’a fait fabriquer des sigils à faire dresser les cheveux sur la tête d’Harold Macmillan [1]. Il a voué sa vie à la magie, m’a-t-il dit, après avoir rencontré Crowley dans un bain turc, mais il faut dire que son enthousiasme immodéré était contagieux. Vous savez bien que vous pouvez le faire, aussi ridicule ou absurde que cela paraisse. Il était fier de dire « si le royaume des cieux est en nous, alors pourquoi dépenser plus de 10 livres pour des livres occultes ? ».
Voici quelques-unes des choses qu’il m’a fait faire :
Tout ce que nous savons se réduit en fin de compte à des suppositions. Donc, inversez toutes les propositions ou insérez « ne… pas » dans toutes les phrases et sautez dans le vide ! Réveillez-vous un matin et efforcez-vous de bannir votre réalité quotidienne – tout est désormais nouveau, totalement inconnu et déroutant. Les objets deviennent intenses et effrayants.
Soyez dans l’erreur ! Nous passons beaucoup de temps à nous efforcer d’avoir les bonnes réponses, les croyances justes, à faire les choses correctement. Or faire les choses bien = confiance = réussite. C’est d’un rasoir ! Trompez-vous !
Dieux et Gourous : Être possédé par un Dieu ou un esprit vous permet de faire des choses dont vous ne vous sentez pas capable d’habitude. Un Gourou vous donne l’assurance de pouvoir marcher sur une corde raide sans vous casser la gueule, de pouvoir jouer dans l’endroit le plus profond de la piscine sans vous noyer. La folie semble être le lot professionnel des magiciens. Mais il vaut mieux être fou tout de suite, ça permet de gagner du temps. Harpo Max était le plus grand chamane d’Hollywood. Pourriez-vous faire exploser un gant en plastique, puis le traire ?
La santé mentale est « là-bas » plutôt que dans votre tête, la plupart des gens se jugeant eux-mêmes plus fous que les autres. Si trop de voix démentes parlent dans notre tête, alors nous sommes bloqués. Je me souviens d’une femme dans un asile d’aliénés qui pensait qu’elle était un oiseau dans une cage – elle avait appris à garder le silence là-dessus et se contentait de dire aux gens qu’elle avait eu ses médicaments, etc. Etre prudent, c’est être sain [2] – ne pas exprimer ses pensées folles. La Magie peut être à l’inverse de laisser ces pensées folles vagabonder dans les rues.
La Magie est une chose des rues. Les magiciens doivent être vus et entendus. Ce saltimbanque de Crowley en est un bon exemple, dans la lignée des Cagliostro, Simon le magicien et autres chamanes et sorcières du monde entier. Un bon magicien joue devant son auditoire, qu’il s’agisse d’un chamane tribal pratiquant l’Ifa ou d’un sorcier installé au coin de la rue fabriquant des talismans anti-flics avec des couvercles de boîte de conserve.
Apprendre à jongler, danser, pratiquer la course en sac. Voilà les vrais Siddhis. Si vous êtes sur le point de devenir un vrai snob mégalomane, vous pourriez en profiter pour rire un peu, tant que vous y êtes. Faites passer le chapeau !
[1] Harold Macmillan : Premier ministre de la Grande-Bretagne et chef du parti conservateur durant les années 1950. NDT.
[2] Le texte anglais joue sur les sonorités de « safe » et « sane ». NDT.